VIDÉO. Un an après les explosions à Beyrouth, « un État quasi inexistant » et des Libanais désespérés

par Ouest France - La sélection de la rédaction

Le 4 août 2021 marque le premier anniversaire de la double explosion du port de Beyrouth au Liban. Des marches sont prévues dans les rues de la capitale par des proches des victimes et des militants. C'est tout le peuple libanais qui exige aujourd'hui la levée de l'immunité parlementaire et que justice soit rendue. Depuis le drame, aucun responsable n'a encore été traduit en justice. Amnesty International a accusé les autorités libanaises de faire barrage sans scrupule à l’enquête en cours.Une nouvelle conférence internationale, annoncée par la France avec l'appui des Nations unies, se tient mercredi 4 août 2021. Elle est « destinée à répondre aux besoins des Libanais dont la situation se détériore chaque jour ».  Le 4 août 2020, vers 18 heures locales, (15 h GMT), une première explosion est entendue à Beyrouth, suivie d’une autre très puissante qui a provoqué un gigantesque champignon dans le ciel. Les énormes explosions sont dues à un incendie dans un entrepôt abritant une  grande quantité de nitrate d’ammonium au port de Beyrouth. Plus de 200 personnes sont décédées dans la catastrophe, 6 000 autres ont été blessés et quelque 300 000 personnes se sont retrouvées sans-abri. Lire aussi : REPORTAGE. « Appeler pour mendier, et après ? » : l’immense désarroi dans un Liban qui s’effondre365 jours plus tard, la situation dans la capitale libanaise et dans le reste du pays est chaotique. « On n'a ni électricité, ni essence, ni médicament », énumère froidement Marc Torbey-Helou, président de l'ONG « Offre Joie » qui a entrepris la reconstruction d'une soixantaine d'immeubles dans deux quartiers gravement touchés par la déflagration.Et l'État dans tout cela ? Il est « quasiment absent », tacle le Libanais. « C'est pour cela qu'on a décidé d'intervenir ». Avec plusieurs milliers de volontaires venus de 18 pays différents, l'ONG estime à 90 % le taux de reconstruction effectués dans ces bâtiments. Il fait toutefois le constat suivant : « 10 % des appartements ne sont habités jusqu'à maintenant, parce qu'il y a des gens qui n'ont pas trouvé le courage de revenir habiter là où ils étaient, après ce choc. »Le Liban est plongé dans une crise multiple : « économique, financière, politique et même humanitaire », analyse Karim Émile Bitar, professeur de Sciences politique à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth et directeur de recherche à l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS).La crise que traverse le pays pourrait être classée parmi les pires crises financières du monde depuis 1850, selon un rapport de la Banque mondiale.« Le Liban ne crée plus d'emploi, il exporte ses propres citoyens les plus qualifiés. » 50 % des Libanais vivent sous le seuil de pauvreté selon l'ONU. « Les autorités ne font rien pour remettre le pays surs les rails, résume le chercheur. Comme très souvent, se sont les plus faibles qui payent le prix. »Lire aussi : Au Liban, le triste sort des fonctionnaires face à la débâcle du secteur public

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