VIDÉO. Tunisie : 1 500 boulangeries privées par l'État de farine subventionnée
par Ouest France - La sélection de la rédaction
Après des déclarations du président tunisien Kais Saied dénonçant une spéculation sur la farine subventionnée, le ministère du Commerce a interdit le 1er août aux quelque 1 500 boulangeries « modernes » qui emploient environ 18 000 salariés d'en acheter. Peu après la révolution de 2011 en Tunisie, ces boulangeries, des magasins de commerce libre, avaient été autorisées à acheter un certain quota de farine subventionnée.« Nous faisons un sit-in parce qu'on nous interdit d'exercer notre activité ordinaire qui est la production de baguette », a dénoncé Mohamed Jamali, président du Groupement des boulangeries modernes.« Ces gens n'exercent plus leur activité depuis une semaine », a-t-il ajouté.Depuis plusieurs mois, le réseau officiel des 3 737 boulangeries vendant la baguette ultra-subventionnée manque de farine, et des queues se forment dès l'aube devant leurs portes. Conscient d'un risque de colère populaire, le président Kais Saied a dénoncé le 27 juillet l'utilisation de farine subventionnée par les boulangeries « non classées » (non subventionnées). Pourtant, selon divers économistes, cette « crise du pain » est en réalité liée à une insuffisance d'approvisionnement du marché en farine subventionnée par l'État, qui centralise tous les achats de produits de base. Très endetté (80% du PIB), celui-ci est à court de liquidités et les fournisseurs veulent être payés à l'avance, ce qui l'oblige à étaler ses approvisionnements, selon les experts.
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