VIDÉO. « Tous les matins, je faisais des malaises dans le bus » : une lycéenne raconte l'impact de la phobie scolaire
par Ouest France - La sélection de la rédaction
Le terme « phobie scolaire » revient régulièrement à l'approche de la rentrée scolaire, mais reste mal connu en France. Peu de chiffres existent sur le sujet, mais le phénomène est en hausse selon l'Éducation nationale, qui a lancé une enquête auprès des académies comme le rapporte «Le Parisien». Derrière ces deux mots, se cache un parcours du combattant : malaises, vomissements et anxiété, jusqu'à parfois ne plus pouvoir quitter le domicile familial, ce qui entraîne une déscolarisation. « Ce qui permet d'identifier un élève en phobie scolaire, c'est que ces symptômes s'inscrivent dans le temps », précise Christelle Schinztler, vice-présidente de l'association phobie scolaire. « J'avais peur de décevoir mes professeurs » Lyse, lycéenne qui habite dans la région de Rennes, peut témoigner de cette détresse. Diagnostiquée avec une phobie scolaire par un psychiatre en 2021, l'adolescente a vu sa vie fortement perturbée par ce trouble anxieux. Au départ une boule dans la gorge et une barre dans la poitrine lui déclenchent des crises d'angoisse dans les transports en commun, en direction du lycée. « Cela n'arrivait que le matin, en allant à l'école. Pas le soir, ni le week-end ». Ses symptômes ont commencé en 2020, en classe de seconde, et se sont accentués au fil du temps, lui provoquant régulièrement des nausées et des malaises. Au lycée, la jeune fille vit avec une angoisse permanente : « J'avais peur de décevoir mes professeurs, de croiser les autres élèves, bien qu'ils n'étaient pas méchants avec moi ». Sa mère, Emmanuelle, complète : « Il y avait une pression dans ce lycée, les élèves ne devaient pas être moyens, ils devaient être bons. Ils pensaient que Lyse n'avait pas sa place dans cet établissement ». Le confinement d'avril 2020 offre à Lyse de la sérénité « Je me réveillais sereine, je n'avais plus d'angoisses, sauf lors des classes en visioconférence ». Elle peut travailler sereinement et ses résultats s'améliorent fortement. « Là où je me suis dit qu'il y avait vraiment un problème, c'est lorsque j'ai dû ramener mes livres au lycée après le confinement. Je suis tombée dans les pommes plusieurs secondes dans le bus ».« On a minimisé sa détresse » Ses parents décident de la changer d'établissement. Mais les symptômes continuent jusqu'à un matin d'octobre 2020 : « Je suis allée prendre le bus et je n'ai pas pu monter dedans. Je suis retournée chez moi en pleurant, très angoissée ». Ses parents comprennent à ce moment-là l'urgence de la situation « J'ai fait un burn-out il y a plusieurs années. Quand j'ai vu la détresse de Lyse ce matin-là, je me suis revue un matin, ne pouvant me lever pour aller travailler », détaille sa mère. Prise dans leur quotidien, partagée entre leur travail et ses autres enfants, Emmanuelle l'admet : « On a minimisé sa détresse ». Une situation qui correspond à ce que décrit Christelle Schinztler, vice-présidente de l'association phobie scolaire : « Dans la plupart des cas les parents ne sont pas préparés ».Lyse arrête le lycée pendant deux mois et entame un suivi avec un psychiatre ainsi qu'une association spécialisée dans ce trouble anxieux. Son suivi médical lui permet d'obtenir un accompagnement sur mesure avec son nouvel établissement. Elle effectue sa première en deux ans, avec une grande partie de ses cours à distance. Aujourd'hui, la jeune femme s'apprête à rentrer en terminale, avec presque tous ses cours en présentiels : « Malgré ma peur et mon angoisse, j'ai envie de retourner au lycée. Ça montre que j'avance.»Pour toutes informations à propos de la phobie scolaire, contactez l'association Phobie scolaire.
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