Le président du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, a annoncé sa démission samedi 9 juillet 2022. Après plusieurs mois de manifestations, la population a assailli le palais présidentiel à Colombo, forçant à la fuite celui qui était au pouvoir depuis 2019. Le Premier ministre, Ranil Wickremesinghe, s'est dit lui aussi prêt à démissionner samedi, pour laisser la place à un gouvernement d'union nationale, alors que sa résidence a été incendiée le jour-même. En temps normal, le Premier ministre doit succéder au président si celui-ci démissionne. La démission du président sera effective le 13 juillet 2022. Une crise économique sans précédentCette île d'Asie du Sud de 22 millions d'habitants subit depuis plusieurs mois sa pire crise économique depuis son indépendance en 1948. Les attentats islamistes de Pâques en 2019 et la pandémie de Covid-19 ont fortement asséché les réserves de devises étrangères engrangées par les revenus du tourisme, entre autres. Pénurie d'essence, d'électricité... L'inflation touche une grande partie de la population. Cette inflation record a ainsi poussé des centaines de manifestants dans les rues, la nuit du 31 mars au 1er avril 2022. Ils ont tenté de prendre d'assaut la résidence du président Gotabaya Rajapaksa à Colombo, capitale du pays, et ont réclamé sa démission. Ce n'est que le début d'une crise qui s'aggrave depuis le mois d'avril, marquée par une escalade de la violence. Éric-Paul Meyer, historien spécialiste du Sri Lanka, nous explique le contexte dans lequel cette crise s'est déclarée.
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