VIDÉO. Sécheresse : dans le Nord, le boom des piscines privées interroge
par Ouest France - La sélection de la rédaction
« Enfant, jamais je n'aurais imaginé avoir une piscine ! », s'émerveille Clotilde en aspergeant son neveu dans le bassin familial flambant neuf, à Verlinghem dans le Nord. Favorisées par la hausse des températures, ces constructions se multiplient dans les Hauts-de-France, suscitant des interrogations au moment où la France manque d'eau. « Depuis la crise du Covid-19, on a multiplié nos ventes par sept », confirme Vincent Brisse, directeur commercial de « Sensassion Piscine ». « Quand j'ai commencé en 2003, on en vendait une vingtaine par an. Aujourd'hui, c'est plus d'une centaine ». Selon la Fédération des professionnels de la piscine (FPP), sur les 3,2 millions de piscines privées existant en France fin 2021, 135 000 étaient dans les Hauts-de-France, contre moins de 30 000 en 2005. Les piscines sont aussi devenues plus petites, moins chères, offrant la possibilité à une clientèle moins aisée d'y accéder, note Laurent Piet, vendeur de piscines « en kit ».À l'heure où la France connaît sa pire sécheresse, construire des piscines relève du non-sens pour certains. Quelques communes françaises réfléchissent même activement à modifier les plans locaux d'urbanisme pour limiter leur construction. Dans le bassin Artois-Picardie, « le volume annuellement disponible est aujourd'hui totalement utilisé, on n'a plus de marge », alerte le directeur de l'Agence de l'eau régionale, Thierry Vatin. Un tiers est consommé durant l'été, majoritairement pour l'agriculture, dont les besoins grandissent. « Avec des excès d'usages récréatifs en plus, on surexploite. On a l'objectif de réduire de 10 % la consommation d'ici six ans », indique-t-il. « Tous devront faire des économies. »Certains élus plaident pour une tarification progressive : un volume d'eau gratuit pour les besoins essentiels, puis un prix élevé au-dessus d'un certain seuil.
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