VIDÉO. Salon de l'agriculture : « On est les laissés-pour-compte de ce monde », estime ce paysan bio
par Ouest France - La sélection de la rédaction
Ancien navigateur, Charles Hervé-Gruyer s'est tourné vers l'agriculture il y a maintenant 20 ans. Cofondateur de la ferme du Bec-Hellouin, dans l'Eure, il y pratique une agriculture biologique, tourné autour de la permaculture. Il nous raconte en vidéo les difficultés que connaissent les agriculteurs au quotidien, tout en s'élevant contre le modèle agricole actuel. « On est vraiment les laissés pour compte de la société. » Charles Hervé-Gruyer, 64 ans, le sourire habituellement bien en place, laisse échapper un soupir. Son visage est marqué de légères rides au coin des yeux, celles qu’on appelle les « rides du bonheur », et ses sourcils broussailleux lui donnent l’air d’un vieux sage à qui l’on apprend pas à faire la grimace. Un navigateur devenu paysanVoilà 20 ans qu’il a choisi de devenir agriculteur. Ou « paysan », comme il préfère s’appeler. Ancien navigateur ayant sillonné les quatre coins du monde, allant jusqu’à se balader en pagne dans des pirogues indigènes, au plus près des cultures primitives, il a trouvé dans le travail de la terre son équilibre. « Je garde ainsi mon confort d’Occidental, mais je me suis rapproché de la nature, la Terre-mère, comme l’appellent les peuples primitifs. »Une permaculture devenue célèbreIl s’est installé dans un coin de l’Eure, la vallée du Bec-Hellouin, et a nommé sa ferme ainsi. La ferme du Bec-Hellouin, un lieu qui au fil des années, est devenu l’une des références de la permaculture en France. Scientifiques, stagiaires, chefs étoilés et personnalités y sont passés pour s’enrichir du lieu. Malgré la célébrité, Charles Hervé-Gruyer est inquiet. « Pas pour moi, mais pour les agriculteurs, et pour les générations futures. »Lire aussi : REPORTAGE. Insectes, oiseaux, hérissons… Ils ont fait de leur microferme une oasis du vivantUn optimiste devenu inquiet2019 a été un cap pour le paysan, qui a vu « les dégâts causés par le réchauffement climatique » sur ses cultures, alors qu’elles sont dans l'une des régions les moins touchés par la hausse des températures.
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