VIDÉO. Réforme des retraites : les syndicats unis malgré des approches différentes
par Ouest France - La sélection de la rédaction
Après leur succès du 19 janvier, qui a vu entre un et deux millions de personnes manifester contre la réforme des retraites, les syndicats espèrent faire au moins aussi bien le 31 janvier, et s'interrogent sur la meilleure formule pour faire prospérer le mouvement au-delà. « L'intersyndicale appelle toute la population à se mobiliser encore plus massivement le 31 janvier pour dire non à cette réforme injuste », ont affirmé mercredi 25 janvier 2023 les huit principaux syndicats français.Inédite depuis 2010, cette unité ne va pas de soi, et des tensions se font jour entre les partisans d'une ligne dure, pour qui il faudra en passer par la grève reconductible pour faire plier le gouvernement, et ceux soucieux de ne pas s'aliéner l'opinion en « bloquant » le pays. De manière sectorielle, la CGT et Sud ont commencé à durcir le mouvement. La CGT Mines-Énergie a lancé une grève reconductible le 19 dans le secteur des industries électriques et gazières. Celle de la chimie a appelé les raffineurs à se mobiliser jeudi 26 et vendredi 27 janvier, le 31, puis du 6 au 8 février. Sud-Éducation a appelé à une grève reconductible à partir du 31 janvier. La CGT Cheminots et Sud-Rail ont proposé une grève reconductible « dès la mi-février » pour le rail, avec une première étape les 7 et 8 février, pendant les vacances scolaires, à laquelle ils ont invité à se joindre « l'ensemble des autres secteurs ». La fédération FO des transports appelle les salariés à faire grève une heure par jour en début de service à partir du 31 janvier « pour désorganiser le fonctionnement des entreprises ».« Vous n'allez pas nous diviser aujourd'hui »Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a pris ses distances avec ces modalités d'action mercredi : le premier syndicat français « n’est pas pour appeler à la grève reconductible dans différents secteurs professionnels », a-t-il dit à la presse. « Le durcissement à tout crin, c'est perdre une partie de l'opinion (...). L'exécutif préférerait peut-être un blocage, il préférerait peut-être un retournement de l'opinion, ce serait plus facile à manier. Je ne lui ferai pas ce plaisir », a-t-il prévenu. Pour autant, Laurent Berger a tenu à souligner la solidité de l'intersyndicale, au-delà de ces divergences. « Vous n'allez pas nous diviser aujourd'hui », a-t-il dit aux journalistes, en appelant une nouvelle fois à « réussir le 31 ».
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