VIDÉO. Redémarrage de la raffinerie : Benoît Decouveleare face à la rédaction

par Presse Océan

À l’arrêt depuis seize mois, la raffinerie TotalEnergies de Donges doit redémarrer autour du 18 mars 2022. Le point avec le directeur du site, Benoît Decouvelaere.Quand allez-vous redémarrer la production de la raffinerie ?« On redémarre dans une semaine, à quelques jours près. Tout est en train de se caler, mais le cap est fixé ».Pourquoi cet « arrêt conjoncturel » a-t-il été aussi long ?« Parce que la situation liée au Covid a été très longue. Cet arrêt conjoncturel a été décidé en novembre 2020. On avait eu un impact très fort sur la consommation des carburants, et donc une chute des marges de raffinage rarement vue. Arrêter la production d’une raffinerie, surtout sur une période aussi longue, c’était assez inédit ».La raffinerie a néanmoins maintenu une activité ?« Bien sûr. Quand on s’arrête, on doit continuer à servir nos clients. C’est notre engagement. Puisqu’il n’y a plus de production, on met en place toute une logistique pour importer du produit fini au lieu de rentrer du brut. On s’appuie sur les autres raffineries de TotalEnergies, en Normandie, au Havre ou à Anvers. On importe aussi du gazole de l’étranger. L’intérêt de redémarrer l’activité, c’est qu’on n’importe plus de produits finis, on va recommencer à raffiner du pétrole brut ».La pause a également permis de mener un grand arrêt technique…« Quand on s’est arrêté, il n’y avait pas de perspective claire de redémarrage. Avant l’été 2021, on a donc décidé d’anticiper les travaux d’arrêt réglementaire initialement prévus en avril-mai 2022. Cet arrêt technique, on le fait tous les sept ans. On inspecte, on ausculte, on nettoie. On a fait ces travaux sur 60 % des unités de la raffinerie. Si on ne l’avait pas fait, on aurait dû redémarrer et s’arrêter à nouveau ».Comment avance le chantier de l’unité de désulfuration ?« Les travaux sont bien avancés. Le démarrage est programmé à la mi-2023. C’est un investissement majeur pour la raffinerie (350 millions d’euros, ndlr). Cette nouvelle unité va nous permettre de produire plus de carburants, notamment des essences, répondant aux spécificités du marché européen. Actuellement, on doit exporter certains produits vers d’autres raffineries ou sur des marchés extérieurs. Avec la nouvelle unité, le terrain de jeu s’agrandit avec l’enjeu de retrouver de la rentabilité ».Comment va se dérouler le redémarrage des installations ?« On le prépare depuis plusieurs mois. On part d’unités qui ont été à l’arrêt pendant un long moment, donc il y a toute une série de phases qui s’enchaînent pour remettre le site en production, avec un planning assez serré. Au bout de quelques jours, les premières unités seront opérationnelles. Il faut une a deux semaines pour retrouver le rythme de croisière, c’est-à-dire la capacité de 9 millions de tonnes par an et l’arrivée d’un navire de brut tous les trois à quatre jours ».Y aura-t-il des impacts pour les riverains ?« Oui. Il peut y avoir des émergences de la torche qui sont visibles. C’est un élément de sécurité, qui permet de brûler ce qui n’est pas encore transformé en produit final. Après on va retrouver une activité industrielle, donc notre fond de bruit, peut-être des odeurs soufrées. Il faut s’attendre à quelques nuisances. On va mettre en place une communication en amont avec les riverains. C’est un dialogue que l’on mène régulièrement ».

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