VIDÉO. Que sont-ils devenus? Dominique Leborne, le marin-pêcheur primé à la Mostra de Venise
par Ouest France
En 2015, Dominique Leborne a reçu un prix d’interprétation à la Mostra de Venise. Le marin-pêcheur vendéen a été propulsé dans un autre monde. Rencontre sept ans plus tard...Accoudé sur un comptoir, dans sa maison de Vairé, près des Sables-d’Olonne, il tue le suspense assez vite : « Je reviens de la pêche à la sole, comme tous les jours en ce moment. » Alors non, depuis 2015 et son prix d’interprétation dans la section Horizons de la Mostra de Venise, il n’est pas devenu acteur. Dominique Leborne est revenu à son vrai métier, la pêche : « J’ai toujours voulu faire ce boulot, j’aime ce que je fais même si c’est dur et j’étais même impatient d’y retourner».« J’étais fou avec mon Lion »Il y a sept ans, pourtant, il était emporté dans un tourbillon. Une Tempête, plutôt, comme le nom du film inspiré de sa vie et dont il a tenu le premier rôle. Une sorte de docu-fiction où il crève l’écran. Jusqu’à ce fameux jour de septembre 2015 où le monde du cinéma le distingue. À la cérémonie de remise des prix, à la Mostra de Venise, il n’a rien vu venir : « J’étais assis dans la salle, j’étais rouge comme une écrevisse parce que j’avais passé la journée à la piscine et j’ai entendu mon nom. Je me suis levé et je me suis retrouvé devant 5 000 personnes. J’ai pris le prix, j’étais prêt à partir quand Jonathan Demme, le réalisateur de Philadalphia, m’a attrapé par le bras et m’a montré le micro » sourit-il. Ces quelques minutes sont gravées en lui, « je sais que je m’en souviendrai toute ma vie ». Comme les pros, il a improvisé un discours, sans chanceler. Il faut dire que « j’ai aucune honte de rien ». Mais ce dont il se souvient surtout, c’est que « j’étais euphorique, j’étais fou avec mon Lion ».Diane Kruger, Vanessa Paradis…Le début d’un incroyable bouillonnement. Il évoque le dîner qui a suivi « où j’ai mangé en face de Diane Kruger mais je ne l’ai même pas reconnue », les autographes où il écrit juste « Dom parce que tout le monde m’appelle Dom », ces « 21 villes françaises en 28 jours » pour présenter le film, cet autre prix d'interprétation à Namur en Belgique « remis par Vanessa Paradis », ces « 6 000 spectateurs » au cinéma des Sables-d’Olonne, ce festival à San Francisco…Sept ans après, qu’en reste-t-il ? « Cela a été une des plus belles expériences de ma vie ». Elle est toujours ancrée dans la vie du marin-pêcheur de 47 ans car « je pense qu’au moins une fois par semaine, il y a une phrase qui revient dans une conversation au sujet du film. »Il revoit le film une fois par anIl revoit aussi Tempête une fois par an. La dernière fois, c’était pour le faire découvrir à la fille de 9 ans de sa femme, « on attendait qu’elle soit assez grande ». Il se souvient d’ailleurs de la première fois où lui a découvert sa vie sur grand écran, « j’ai pleuré tout ce que je pouvais ».A-t-il imaginé ce qu’aurait pu être sa vie s’il était devenu acteur professionnel ? « Ouais, j’aurais pu. On m’a envoyé deux ou trois scénarios mais ce sont des trucs qui n’ont jamais abouti. » Lui n’a jamais eu envie de prendre un agent ou de courir les castings « parce que c’est vraiment un métier. Là, c’était ma vie à l’écran. Quand il faut apprendre des textes entiers, c’est pas trop fait pour moi. » Mais bon, il n’est pas impossible qu’à la retraite, dans sept ans, il retourne quand même faire quelques castings « dans le coin ». Mais pas tant qu’il sera pêcheur, il n’a pas « vraiment le temps » et puis « la pêche rapporte quand même plus que les films ».
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