Antony Mathieu, 53 ans, arpente les forêts depuis vingt-huit ans en tant que technicien forestier à l’Office national des forêts (ONF). Son terrain de jeu depuis 2009 : la forêt domaniale d’Écouves (Orne). Une forêt qui souffre des effets du changement climatique. Mais pas uniquement.Le scolyteLes vagues de chaleur successives et le manque d’eau ont affaibli les arbres mais c’est le scolyte qui est responsable de leur mort soudaine. Ce petit insecte qui creuse des galeries sous l’écorce pour se reproduire ne cause habituellement pas la mort de l’arbre, parce que ce dernier crée de la résine pour se défendre, ce qui englue l’insecte. Or, comme l’arbre est affaibli, il ne peut plus se défendre. Pire encore, le scolyte détecte la faiblesse de l’arbre et l’attaque en premier. L’arbre meurt en quelques semaines seulement. Le scolyte pullule et va détruire de plus en plus d’essences. Dans l’ordre, viendront ensuite probablement les épicéas, le hêtre, le sapin Douglas, le pin sylvestre. Toutes les espèces d’Écouves risquent de dépérir. De nouvelles espèces Introduire de nouvelles essences résistantes au changement climatique est la seule solution. Normalement, des essais sont d'abord réalisés sur une vingtaine d’années. Mais le climat s’emballe : il n'est pas possible d'attendre plus longtemps avant de commencer à planter. Puisqu'il est difficile d’estimer quelle espèce résistera dans vingt ans, il faut donc planter cinq ou six espèces différentes au même endroit, en espérant que plusieurs seront adaptées au futur climat.
Vidéo suivante dans 5 secondes
