VIDÉO. Présidentielle : « On a l’impression de ne plus exister », à quelques années de la retraite, rechercher du travail devient un combat

par Ouest France - La sélection de la rédaction

Le sujet de la réforme des retraites est devenu l'un des sujets de la campagne présidentielle puis de l'entre-deux-tours. En particulier sur le sujet de l'âge légal de départ de la retraite, actuellement fixé à 62 ans.Les candidats  Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont deux propositions opposées. Longtemps, Emmanuel Macron souhaitait reculer progressivement l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans. Mais après le premier tour le dimanche 10 avril 2022, le candidat de La République en marche a décidé d'« ouvrir la porte » à 64 ans. De son côté, Marine Le Pen a parlé d 'une retraite à 60 ans pour tout le monde avant de nuancer sa proposition : la retraite à 60 si les personnes ont commencé de travailler avant 20 ans et si elles ont cotisé 40 annuités. Les autres resteraient à 62 ans.« Je ne suis pas finie »Atteindre l'âge légal de départ à la retraite de 62 ans peut parfois s'avérer compliqué. Si la majorité des Français passe directement de l'emploi à la retraite, une partie se retrouve au chômage ou en inactivité à quelques années de la retraite. C'est le cas de Caroline Thomas, une Nantaise âgée de 57 ans. Elle a longtemps travaillé dans le domaine du tourisme en tant que responsable de secteur chez un courtier en assurances spécialisée dans les voyages. Mais fin 2020, elle a été licenciée pour motif économique « en raison du Covid-19. Les agences de voyages étaient fermées, pas de voyage, pas d'assurance donc pas de travail pour moi ».Elle a refait son CV, envoyé des candidatures. « J'ai eu 35 entretiens. Mais c 'était l'ascenseur émotionnel : j'étais souvent en finale et puis, tout d'un coup, plus rien. »Selon Caroline, le blocage venait de son âge et de ses prétentions salariales. « Mais ce n'est jamais franc, car les entreprises ne peuvent pas dire «  Vous êtes trop vieille Mme Thomas. C'est discriminant. »Lassée de ne pas avoir de réponses positives, Caroline Thomas a décidé de se réorienter  : « Pour moi,  je ne suis pas finie. J'ai encore de l'énergie ». D'ailleurs, la Nantaise n 'est pas contre le recul de l'âge de retraite à 65  ans mais « pour ça, il faut qu’on nous embauche, qu’on nous donne la possibilité de travailler. »Une rupture après 55 ansUn rapport d'information sur les travailleuses et travailleurs expérimentés ( le terme « seniors » étant trop connoté négativement par les auteurs du rapport) a été présenté fin 2021 devant la Commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale. Ce sujet des travailleurs expérimentés et de leur « employabilité » est primordial pour la présidente du rapport, Valérie Six, députée UDI de la 7e circonscription du Nord. « On sait qu'une personne sur deux est demandeuse d'emploi avant d'aller à la retraite. »Le rapport constate notamment qu'une rupture se joue après 55 ans, tant du côté des entreprises que du côté des salariés. En cause : des stéréotypes encore tenaces, l'« effet horizon », etc.Pour une prise en compte des travailleurs expérimentés et de leurs difficultés, le rapport préconise 34 propositions, qui vont de la simplification des étapes de la validation des acquis au renforcement de l'information sur l'accès à la retraite progressive, en passant par la mise en place d'un « index senior » ou d'un label.Pas de doute pour Valérie Six : ce sujet des travailleurs expérimentés doit être « le sujet phare du début du prochain quinquennat ».

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