VIDÉO. Présidentielle en Sarthe : quelle serait votre première mesure si vous étiez Président(e) ?
par Ouest France
Sarthois, Sarthoises, quelle serait votre première mesure si vous étiez Président(e) de la République française ? Pas évident d’y répondre. Megane, 28 ans, a tout de suite pensé à son pouvoir d’achat. « L’essence et la nourriture sont trop chères. » Avec deux salaires, elle et son compagnon n’ont « plus rien le 10 du mois », une fois leurs factures payées.Face à notre question, Christian, 57 ans, agent de sécurité incendie croisé au Mans, s'est pris au jeu. S'il était élu Président, il aimerait « annuler toutes les amendes et contraventions ». La proposition prête à sourire, mais cache un état d'esprit plus général : « La vie est difficile, on fait des erreurs, et j'aimerais qu'on fasse preuve de compréhension. »Lire aussi : Les programmes des candidat(e)s par thématiquesImmigration, sécurité et santéUn idéal que poursuit aussi Agnès, interrogée sur le marché de La Flèche. Elle axe son discours sur l'immigration. « Vous allez dire que c'est utopique, déclare-t-elle d'emblée, mais c'est vrai que d'ouvrir les frontières, accueillir... Les gens qui viennent ne peuvent être qu'une richesse. » Présidente, Agnès aimerait « essayer de faire changer la mentalité. Plutôt que de les attirer vers le bas, il faudrait selon elle, montrer aux Français qu'on a tout à gagner dans le mélange des peuples ». Lire aussi : La rubrique « Moi candidate, moi candidat », qui vous permet d’exprimer librement vos propositions d’actions et de réformesRetour au Mans avec Jean-Yves, retraité de 74 ans. Ses préoccupations se portent sur la sécurité et la santé. Ses propositions ? Plus d'effectifs, dans les deux secteurs : « Les policiers sont en nombre insuffisant. (...) De même qu'on constate, au quotidien dans les services d'urgences et de réanimation, une insuffisance notoire du personnel. »L’éducation s’ajoute à la liste des secteurs qui ont besoin de bras. Karine, professeure des écoles de 45 ans, aimerait voir « plus d’adultes dans les classes, plus d’Atsem (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles), de futurs enseignants, (...) des services civiques », pour aider au mieux chacun des élèves.Lire aussi : « Plus de moyens », mais pas de postes en plus : les drôles de comptes de l’Éducation nationaleLe dégel du point d’indice dans la fonction publiqueDans la fonction publique justement, un point fait grincer des dents Linda. La Mancelle de 46 ans déplore le gel de la valeur du point d’indice, sur lequel l’État s’appuie pour calculer les salaires. « Si on prend le salaire, sans nos primes, on touche moins que le Smic », explique-t-elle. Linda se projette et s'inquiète aussi pour sa retraite, « calculée sur le salaire sans les primes : ça nous fait, au minimum, moins de 800 euros. »Alors qu'en décembre dernier, la ministre de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, assurait aux syndicats qu'aucun dégel n'aurait lieu en 2022, le gouvernement a annoncé, lundi 14 mars 2022, envisager le contraire pour répondre à « un élément nouveau » : l'inflation persistante, « forte et durable ». Satisfaits, les syndicats restent cependant prudents quant à l'application concrète de cette mesure, notamment en cas d'alternance politique à l'issue de l'élection présidentielle d'avril 2022. En dépit de cette annonce, l'appel de l'intersyndicale CGT-FSU-UNSA-CNT et Unef, à manifester jeudi 17 mars pour une augmentation de salaires a mobilisé de nombreux fonctionnaires. Au Mans, certains racontaient à Ouest-France leurs difficultés financières.Lire aussi : « On ne travaille que pour payer les factures », près de 600 manifestants au Mans ce 17 marsPour rappel, à l'exception de deux légères augmentations en juillet 2016 et en janvier 2017 (+0,6% chaque année), la valeur du point d'indice de la fonction publique est gelée depuis 2010.Jeunesse, femmes et personnes âgéesS’appuyant sur son expérience, Nolwenn, 21 ans, a constaté la difficulté de prendre son indépendance quand on est un jeune actif en situation professionnelle précaire. « C’est plus difficile de trouver un logement quand est jeune avec un CDD que quand on est étudiant », regrette-t-elle. Autre sujet, mais qu’elle doit prendre en compte dans son budget : les protections hygiéniques pour femmes. « Ce serait bien que ce soit un minimum remboursé par la Sécurité sociale. »Enfin, le grand âge n’est pas oublié des Sarthois. Adélaïde, 50 ans, en a même fait son métier : la directrice de l’agence Mobilaug aimerait des mesures pour maintenir les personnes âgées à leur domicile « en aménageant l’habitat », et en faisant appel à plus « d’aides à domicile ».
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