VIDÉO. Présidentielle 2022 : les candidats peuvent-ils rater l'élection, faute de parrainages?
par Ouest France
A trois mois du premier tour de l'élection présidentielle, Eric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ont fait savoir qu'ils rencontraient des difficultés pour réunir les 500 parrainages nécessaires pour valider leur candidature. Coup de bluff pour dopper leur collecte de signatures ou vrai souci pour la démocratie ?Les candidats ont réellement plus de mal à recueillir les signatures nécessaires que par le passé, et ce pour deux raisons principales.La première, c'est que l'essentiel des 42 000 élus qui peuvent parrainer un candidat sont des maires, et que la majorité des derniers se disent désormais "sans étiquette". Donc sans parti ni affiliation politique. Une neutralité que la plupart tiennent à préserver en s'abstenant de parrainer tout candidat, même au nom du pluralisme. Pour la plupart de leurs administrés, un maire qui donne sa signature à un candidat partage ses idées et le soutien. Parrainer revient donc à s'exposer.Zemmour braconne sur les terres du Rassemblement nationalLa seconde, c'est que les candidats se concurrencent dans la course aux parrainages. En 2017, la France insoumise et les communistes étaient alliés. Jean-Luc Mélenchon avait pu se présenter en partie grâce aux signatures d'élus communistes. En 2022, ces derniers sont priés de réserver leur soutien à leur propre candidat, Fabien Roussel. Leurs parrainages manquent à Jean-Luc Mélenchon, que ni les socialistes, ni les Verts, qui ont leur quota de signatures, n'aideront à se qualifier. A gauche, cette année, c'est chacun pour soi.La problématique à droite n'est pas tout à fait la même. Eric Zemmour n'avait pas de parti avant de se présenter, à l'automne dernier. Il n'a pas de réseau d'élus et doit collecter ses 500 parrainages à partir de rien. En toute logique, ses militants vont braconner à la droite de la droite, sur les terres du Rassemblement national. Marine Le Pen avait déjà eu du mal à réunir 500 sigantures en 2017. Les deux formations politiques, en concurrence directe, sont à couteaux tirés dans cette collecte compliquée, où elles se mettent mutuellement des batons dans les roues.La stratégie des Républicains face à l'extrême droiteValérie Pécresse a, elle, tout intérêt à ce qu'Eric Zemmour réussisent à aller au bout. Ses chances d'accéder au second tour s'en trouveraient confortées. Son parti a pourtant fait passer des consignes officielles toutes différentes, en demandant à ses élus de ne pas parrainer Eric Zemmour. Les Républicains craignent en effet que leur adversaire ne présente les parrainages LR dont il pourrait bénéficier comme des prises de guerre, en les faisant passer pour des ralliements à ses idées.A l'arrivée, rien n'est gagné pour les candidats de La France Insoumise, de Reconquête et du Rassemblement national. Ils ont jusqu'au 4 mars pour transmettre plus de 500 parrainages au Conseil constitutionnel.
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