Depuis le début de cette année, la France préside le Conseil de l'Union européenne pour six mois. Ce mercredi 19 janvier, Emmanuel Macron exposera ses priorités au Parlement européen, à Strasbourg, avant de répondre aux questions des eurodéputés. Si la Constitution française interdit au président de la République de s'exprimer à l'Assemblée nationale et au Sénat - hors Congrès - et de répondre aux questions des parlementaires du pays, il peut se livrer à cet exercice face au Parlement européen. Il l'avait déjà fait en avril 2018, au début de son quinquennat. Qu'il le refasse à moins de trois mois du premier tour de la présidentielle 2022, à laquelle il sera très probablement candidat, fait tousser ses adversaires.
« Un meeting de la campagne présidentielle française », dénonce Jean-Luc Mélenchon
La veille de son intervention, Jean-Luc Mélenchon a donné une conférence de presse à Strasbourg au cours de laquelle il a comparé la prise de parole d'Emmanuel Macron de ce jour à « un meeting de la campagne présidentielle française ». Le candidat de La France Insoumise a regretté publiquement que la France n'ait pas demandé à ce que sa présidence soit décalée de six mois, comme l'avait fait l'Allemagne en 2006, pour éviter un télescopage de calendrier. Et que se passera-t-il, se demande-t-il, si Emmanuel Macron était battu en avril prochain ? Comment la France pourrait-elle assurer la continuité de cette présidence européenne si son successeur entendait conduire une politique radicalement différente ?
Les partisans d'Emmanuel Macron décidés à faire campagne sur l'Europe
En décembre, Eric Ciotti, ténor des Républicains, avait déjà émis des réserves de même nature. Le maintien de la présidence française de l'union européenne en ce début d'année ne relève pourtant pas de la seule responsabilité d'Emmanuel Macron. À son poste, le chef de l'État ne pourra pas se comporter en candidat à l'élection française, ni servir sa campagne.
Ses partisans, en revanche, comptent bien profiter de la séquence pour faire la promotion de leur champion. Ils ont déjà commencé à faire campagne sur le thème de l'Europe le week-end dernier. Et ils poursuivront, le week-end prochain, en conduisant une seconde opération de propagande électorale.
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