VIDEO. Près de Nantes, ils rêvent de faire parler à nouveau le muguet naturel dans un parfum
par Ouest France - La sélection de la rédaction
Florence Mondeguer, comme la quinzaine de volontaires curieux comme elle, cherche sa technique. Et s’arme de patience, de beaucoup de patience en cette première journée d’enfleurage du muguet, à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, près de Nantes. AB 1882, maison de parfumerie basée à Saint-Aignan-de-Grandlieu, soutenue par les Maraîchers nantais, remet au goût du jour cette technique ancestrale, abandonnée depuis 1930. Par ce procédé, la start-up espère réussir à en extraire le précieux nectar naturel pour ses prochains parfums.La bénévole de 62 ans détache, une à une, les odorantes clochettes blanches de leur tige, après la cueillette du matin. Puis les dispose minutieusement, corolles vers le bas, sur de la graisse végétale transformées en chambres d’exhalaison. Celles-ci s’imprègnent et captent pendant 24 heures les émanations de la fleur. Demain, de nouvelles grappes fraîches recouvriront les surfaces blanchâtres. Et ainsi de suite pendant deux semaines. La graisse imbibée sera ensuite transportée dans un laboratoire afin d'en délivrer le précieux élixir. Premiers flacons prévus en 2024La start-up espère à terme générer des emplois locaux via la réimplantation de toute la filière parfumerie sur le territoire de Nantes et Grand Lieu, de la récolte de plantes, à la transformation, puis la fabrication avec l’installation d’un laboratoire, ouvert à d’autres parfumeurs indépendants.Pour l’heure, elle en est au stade de l’expérimentation et table sur de faibles quantités. « On doit encore consolider notre procédé de fabrication, trouver le modèle économique mais aussi des partenaires, et enfin obtenir une autorisation de mise sur le marché », précise Marie Giffo, directrice d'AB 1882, lauréate du premier prix du concours A green start-up 2022. Elle a reçu 3 500 € et décroché une entrée à https://www.vegepolys-valley.eu/ (pôle de compétitivité spécialisé dans le végétal reconnu au niveau mondial) à Angers. Commercialisation des premiers flacons prévue en 2024. Il va falloir être, là encore, patient.
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