VIDÉO. Pourquoi les autres pays européens réussissent-ils leurs coalitions ?

par Ouest France - La sélection de la rédaction

La vie politique française est paralysée depuis plus de 42 jours. Et pour cause, Emmanuel Macron veut trouver une majorité à l'Assemblée nationale. Ailleurs en Europe, la situation est coutumière et plus simple pour trois raisons. La France a un gouvernement démissionnaire depuis plus de 42 jours. Et la situation est inédite. Mais dans les démocraties parlementaires européennes, gouverner sans majorité naturelle ne fait pas peur; C'est même totalement normal.D’abord, leur mode de scrutin est favorable aux coalitions. En Allemagne, par exemple, la coalition est une tradition. Il n’y a eu qu’une seule majorité absolue depuis 1949. En 202, les sociaux-démocrates du SPD remportent les élections, tout en étant minoritaires. Leur leader Olaf Scholz, à la recherche d'alliés, pactise avec des plus petits partis : les Verts et les libéraux du FDP.Un scrutin favorable aux petits partisEt si ces plus petits partis existent et que les gros ne prennent pas toute la place, c’est que le scrutin est à la proportionnelle. En France, à l’inverse, on élit nos députés au scrutin majoritaire à deux tours. Historiquement, ce système a favorisé les grands partis, comme le Parti socialiste et Les Républicains.Aussi, la centralisation du pouvoir autour du président de la République empêche les coalitions. C’est à Emmanuel Macron de choisir un Premier ministre. On le voit depuis le 23 août, c’est lui qui mène les négociations à l’Elysée avec les partis, en invoquant la stabilité de l’Etat.Un Président politiqueA l'inverse, aux Pays-Bas ou en Allemagne, l'arbitre, s'il y en a, n'a pas de pouvoir d'influence. Le gouvernement dépend directement et uniquement du soutien du parlement. Les partis bâtissent eux-mêmes des coalitions, parfois pendant longtemps. Après ses législatives de 2019, la Belgique a attendu quasiment 2 ans sans gouvernement ! Enfin, la coalition n'est pas ancrée dans la culture politique française. Dans les démocraties parlementaires européennes, on a l’habitude du compromis. Les politiques sont prêts à négocier et à partager le pouvoir pour garantir la stabilité.S'allier, c'est trahirEn France, on n’aime pas les compromis. On préfère la confrontation, historiquement entre la gauche et la droite. On voit même plutôt les alliances comme des trahisons. Pourtant, en Italie, en 2018, deux partis antisystèmes, la Ligue et le Mouvement 5 étoiles, s’associent pour gouvernement malgré leurs différences idéologiques. Résultat : une coalition surprenante mais qui a duré plus d’un an.En France, si l’Assemblée reste aussi fragmentée, cette culture du compromis s'imposera peut-être. Texte par texte, comme le propose le Nouveau Front populaire, ou sur tout un programme comme le voudraient les macronistes. Un changement total du régime politique est aussi envisageable.

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