VIDÉO. Pourquoi la loi anti-avortement au Texas menace-t-elle l’accès à l’IVG aux États-Unis ?

par Ouest France - La sélection de la rédaction

Une loi anti-avortement très restrictive est entrée en vigueur, mercredi 1er septembre, au Texas. Un nouveau coup de massue sur l’arrêt historique Roe v. Wade de 1973, qui pourrait inspirer d'autres États conservateurs. En réponse à cette offensive, l'administration Biden a annoncé, jeudi 9 septembre, déposer plainte contre l'État conservateur du sud des États-Unis, dénonçant une loi « clairement inconstitutionnelle  ».« Cette loi définit une limite à l'accès à l'avortement, détaille Christen Bryson, maîtresse de conférence en civilisation américaine à l'Université Sorbonne-Nouvelle, spécialiste des questions liées aux femmes, à la famille et à la sexualité. À partir de la septième semaine, une femme ne peut plus y avoir accès. » Et ce même en cas d'inceste ou de viol. Or, 85 % des femmes avortent au-delà de six semaines, parce qu’elles ignorent pour la plupart être enceintes ou parce qu’elles n’ont pu obtenir à temps un rendez-vous médical.Une « attaque sans précédent » envers les droits des femmesSi la proposition n’est pas nouvelle, sa mise en œuvre est différente des précédentes campagnes menées par des élus anti-avortement. « Le texte donne le pouvoir aux citoyens de porter plainte contre les personnes qui donnent accès à l'avortement », poursuit-elle. Sa particularité réside aussi dans la volonté de ne pas viser directement les femmes qui choisissent d'avorter, mais bien toutes les personnes susceptibles de les aider. Le délateur serait même récompensé à hauteur de 10 000 dollars en cas de condamnation.Saisie en urgence par des opposants à la mesure, la Cour suprême, qui compte six juges conservateurs sur neuf, a refusé, jeudi 2 septembre, de trancher sur la conformité de la loi. Le président Joe Biden a dénoncé dans la foulée « une attaque sans précédent pour les droits constitutionnels des femmes ». L'offensive du Texas n'est pas un cas isolé. Cet automne, la Cour suprême doit examiner un autre dossier concernant le Mississippi. Si elle décide d'abroger la loi fédérale, la décision de restreindre ou non l'accès à l'avortement reviendrait donc aux États. « Si c'est le cas, on est quasiment certain que vingt-deux États vont immédiatement passer des lois qui interdisent complètement l'accès à l'avortement », conclut Christen Bryson.

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