VIDÉO. Paris : des familles de migrants ont trouvé refuge dans un parking près de l'Arc de Triomphe

par Ouest France - La sélection de la rédaction

Tous les soirs à Paris depuis quelques semaines, des familles s'engouffrent dans un parking à deux pas de l'Arc de Triomphe, montant péniblement une rampe circulaire réservée aux voitures et prenant place dans l'une des quarante tentes de la plateforme, où vivotent environ 70 migrants à l'abri des regards.Une kitchenette improvisée, deux toilettes, quelques prises électriques, un emplacement de voiture qui sert de débarras à des valises, pour certaines montées sur des chariots à roulette. Surtout, une température supportable, alors qu'elle est négative à l'extérieur, en ce 1er mars 2023. « C'est mieux que d'être dehors », résume Ange, une jeune femme enceinte de 29 ans, qui a « toujours été à la rue » depuis son arrivée en France en décembre. «  Être hébergée, c'est mon plus grand souhait. Mais quand j'appelle le 115, on me dit que c'est plein. » Sima Hamala, un primo-arrivant malien de 27 ans, trouve que le lieu, aussi sommaire soit-il, offre « l'essentiel : être à l'abri, pouvoir se reposer, avoir un café chaud ». Lui aussi n'a connu que la rue à Paris, avec sa femme, après un périple à travers l'Afrique, la Méditerranée et l'Europe.« Ce n'est pas un hôtel 4 étoiles »Le lieu, mis à disposition de l'association Utopia 56 par un particulier, est aussi insolite que symptomatique de la « volonté politique d'invisibiliser les personnes exilées », estime Nikolaï Posner, un responsable de l'organisation. « Ce n'est pas un hôtel 4 étoiles, c'est un lieu de transition, qui permet d'offrir un peu de dignité à ces personnes (...) pour qu'elles puissent se reposer et se concentrer sur leur reconstruction », justifie-t-il.Utopia 56 estime qu'un « harcèlement policier est mis en place pour que les personnes ne s'installent pas sur l'espace public ». « Aujourd'hui on leur interdit même d'être à la rue », dénonce-t-il. L'association estime à « des milliers » le nombre d'exilés cachés dans des squats ou des lieux comme ce parking, depuis les démantèlements des campements dans le nord-est parisien, synchrone de la volonté des autorités de ne plus laisser s'installer d'autres « points de fixation », depuis 2020. Courant avril, l'association devra quitter le parking.

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