VIDÉO. « On oublie tout lorsque la foudre s'éveille » : rencontre avec un chasseur d'orages

par Ouest France - La sélection de la rédaction

Artisan plâtrier dans la vie, Benjamin Porée consacre son temps libre à une passion peu commune : la photographie d’orages. Une activité qui consiste à poursuivre la foudre pour l’immortaliser sous son objectif. Ses clichés sont ensuite partagés sur ses comptes Instagram et Facebook.Depuis sept ans, ce trentenaire installé à Nantes parcourt la France entière et l’Europe à la recherche du coup de foudre. Au cours d'une soirée d’août, nous avons embarqué à bord de son van équipé, direction le passage de Gois, en Vendée.De la peur d’un enfant à la passion d’un adulte Paradoxalement, la fascination de Benjamin pour les orages provient de la peur qu’il ressentait, enfant, lorsque les éléments se déchaînaient. « Comme tout le monde, j’en avais peur, se remémore-t-il. Ça fait beaucoup de bruit, parfois c’est même violent, il peut y avoir des dégâts. Et puis, petit à petit, je m’y suis intéressé et j’ai cherché à comprendre son fonctionnement. » Benjamin se documente, croise les bonnes personnes qui l’initient à la photographie d’orages et se lance dans cette nouvelle aventure. « Un orage, deux orages, trois orages, on prend la voiture pour se déplacer un peu plus loin et puis un jour on se retrouve à l’autre bout de l’Europe. » Des longues distances, Benjamin en a fait son quotidien : pour sa passion, il parcourt en moyenne 50 000 km chaque année. « Ça n’a presque pas de prix » Pour l’esthétique de ses clichés, le photographe n’hésite pas à se rendre au plus près des éléments. Pourtant, à l’écouter, le principal danger n’est pas la proximité avec la foudre, mais bien « la fatigue et la route ». Benjamin partage son temps entre sa vie professionnelle et sa passion. Après une journée de travail, il repart à la chasse à bord de son van, avalant les kilomètres de nuit. Être chasseur d’orages exige donc un engagement total, mais aussi un investissement financier conséquent. Pour qu’elle soit réalisée en toute sécurité, cette activité nécessite d'avoir les bons équipements : un véhicule capable de tenir la route, des écrans pour suivre les précipitations et les décharges électriques en temps réel et des boitiers dernier cri pour réaliser les meilleures photos.Une pratique onéreuse, chronophage et solitaire, et qui pourtant exalte ses pratiquants. Car lorsque Benjamin se retrouve face à la foudre, toutes ces contraintes se dissipent : « On oublie toute cette route, toute cette fatigue, tout ce budget le temps d'un instant, lorsque l'orage s'éveille devant nous. Et ça, ça n’a presque pas de prix. »

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