VIDÉO. Mais pourquoi les routes sont-elles gratuites en Bretagne ?

par Ouest France - La sélection de la rédaction

En partant en vacances en Bretagne cet été, vous vous retrouverez peut-être dans cette situation : passé Rennes, Nantes ou Caen, aucun péage n’apparaît. S’agit-il d’un mirage ? Vous-êtes vous trompés d’itinéraire ? Non, en Bretagne, les routes sont bien gratuites. Et les origines de cette exception restent encore floues.D’Anne de Bretagne à Charles de GaullePour beaucoup de Bretons, ce privilège trouve sa source en 1491. Le roi de France, Charles VIII, aurait contraint la duchesse Anne de Bretagne à l’épouser, afin de rallier la région au reste du territoire. Contre son gré, Anne de Bretagne aurait accepté, mais à une condition : les Bretons doivent pouvoir circuler gratuitement et librement, sans payer d’impôt. Cependant, rien ne prouve cet accord : les contrats de mariage et l’édit du Plessis-Macé de 1532 n’y font pas référence. En réalité, ces routes express trouvent leur source dans le plan routier breton, mis en place en 1968. Cette année-là, le Celib (Comité d’étude et de liaison des intérêts bretons), un lobby breton, propose un plan pour moderniser la Bretagne et mieux la relier au reste de l’Hexagone. Il prévoit des routes nationales à deux fois deux voies, limitées à 110 km/h. N’étant pas comptabilisées comme des autoroutes, elles échappent à la taxe des sociétés d’autoroutes. Avec la pression de lobbies bretons, le projet est accepté par de Gaulle, à la tête du pays.Vers des routes bretonnes payantes ? Le projet de transformer ces « routes express » en autoroutes était, un temps, envisagé par la préfecture de Bretagne, avant de l’annuler, en 2014. Cinq ans plus tard, en 2019, l’État a ouvert la voir à la privatisation de portions de routes nationales. Mais elles ne devraient pas devenir payantes pour autant. Pour être payante, une route nationale doit d’abord devenir une autoroute. Elle doit, pour cela, se trouver dans le prolongement d’une autre autoroute. Or, ce n’est pas le cas des routes bretonnes. Et puis, si ces routes devenaient payantes, il y a fort à parier que les Bretons s’y opposeraient vigoureusement. Cela a notamment été le cas, lors de manifestations à travers la Bretagne, en 2019.

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