Près de 200 marins-pêcheurs se sont rassemblés spontanément devant la préfecture des Côtes-d'Armor, à Saint-Brieuc, ce mercredi matin. Après s'être retrouvés vers 9 h, sur les quais du port du Légué, ils ont décidé de venir dans le centre-ville de Saint-Brieuc vers 10 h. En plein marché, ils ont déposé des pneus et des palettes qu'ils ont embrasés, provoquant un impressionnant panache de fumée. Les manifestants ont allumé de nombreux fumigènes et tiré des fusées de détresse.Le préfet a accepté de les recevoir, à condition que la tension baisse d'un cran. Pris par surprise, plusieurs policiers sont venus protéger l'édifice. Les sapeurs-pompiers de Saint-Brieuc se sont également déployés pour protéger l'édifice de l'Etat, léchées par les flammes de plusieurs mètres de hauteur. « Dans cinq ou six mois, on sera au chômage »Les pêcheurs sont en colère contre l'Union européenne qui envisage d'interdire des pratiques de pêche dans des zones classées Natura 2000. « Les pêcheurs en ont marre, on a des contraintes de tous les cotés, dénonce Grégory Métayer, président du comité des pêches des Côtes-d'Armor. On a annoncé comme ça à toute une profession qu'elle n'aura plus d'avenir dans 5-6 mois, c'est inadmissible. On demande à ce que la France soutienne ses pêcheurs, mais il faut qu'il y ait des écrits. Il faut que la France ait plus de poids devant l'UE. Il est tout à fait normal les gars s'énervent : on a des bateaux à payer, des maisons à payer, des familles à nourrir... On voudrait qu'on nous redonne la liberté qu'on avait avant. »« On a trop de contraintes », abonde un pêcheur. « Ce ne sont plus des contraintes, lance un autre. Avec ce qu'ils prévoient sur les zones Natura 2000, on sera tous au chômage ! » Un autre conclut : « On demande de la clarté pour notre métier pour les années à venir. »Les pêcheurs se réunissent en début d'après-midi à la criée de Saint-Quay-Portrieux pour calmer la colère.
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