VIDÉO. Les graphistes de Harry Potter nous racontent le secret des objets cultes de la saga
par Ouest France - La sélection de la rédaction
« Les gens nous remercient d'avoir créé ces univers ». Les univers en question, ce sont ceux des huit films Harry Potter et des Animaux fantastiques, entre autres. Miraphora Mina et Eduardo Lima, du studio créatif MinaLima, ont créé une grande partie des accessoires que l'on retrouve dans le monde magique des sorciers, connu du monde entier. Lors d'une rencontre à la « House of MinaLima », à la Galerie Gallimard (Paris), ils ont accepté de nous raconter les processus de création et quelques anecdotes derrière des objets cultes de la saga. La lettre d'admission de Harry PotterMiraphora Mina : Je crois que c'est la première chose que j'ai du faire pour le film. Mais ce n'était pas vraiment moi, c'était McGonagall qui a écrit la lettre. J'ai dû imaginer sa façon d'écrire. Il n'y a rien de conventionnel ni de classique dans la façon dont la lettre est écrite. Pour nous, la typographie ce n'est pas un outil digital pour juste écrire une histoire ou un titre. Ça raconte une histoire, une personnalité, des caractéristiques, des émotions. Les geeks comprendront ce dont nous parlons. Tous les jours quand vous travaillez sur un film vous découvrez des choses que vous ne saviez pas. Je n'avais jamais fait une enveloppe pour une chouette avant, donc on fait des suppositions, ce qui est toujours une mauvaise idée. Nous avions fait toutes ses enveloppes à la main puis nous les avions donné au responsable des animaux. Mais, la tête des chouettes, sous leurs épaisses plumes est vraiment petite. Et donc c'était juste trop lourd. Eduardo Lima : Oui elle refusait de jouer. Elle disait : « Je ne peux pas jouer dans ces conditions ». RiresMiraphora Mina : Donc il y a eu une retouche rapide pour faire les enveloppes avec du papier plus fin. Je crois qu'elles étaient vides et nous n'avons pas pu mettre le sceau à l'arrière. Chaque gramme en trop était potentiellement un problème.La carte du MaraudeurEduardo Lima : Le script disait que nous devions faire la carte du Maraudeur donc nous sommes allés dans les livres pour trouver plus d'informations, plus de détails. Et comme nous le savons, la description de la carte du Maraudeur, dans le livre, c'est un morceau de parchemin carré. Pour le livre, ça fonctionne. Pour le film ça ne marche pas donc nous avons dû nous en occuper et rajouter toutes ces couches pour compliquer et rendre cet objet plus magique. Miraphora Mina : Ça commence par quelque chose d'assez banal. Ça commence par un morceau de papier blanc. Ensuite, toute l'importance est dans la révélation. Nous avons voulu retranscrire comme l'architecture de l'école est compliquée. La carte allait être filmée et quelqu'un, qui réfléchissait visiblement mieux, sur le tournage a dit : « La salle sur demande, tout l'intérêt c'est que personne ne doit jamais savoir où elle est, ni la voir ou quoi que ce soit. Elle ne doit être représentée d'aucune façon ». Nous l'avions déjà dessinée, très soignée. Nous avions dessiné la cage à oiseaux et tout ça. Donc il y a eu une rapide correction de cet espace sur la carte. Weasley, farces pour sorciers facétieuxMiraphora Mina : Le magasin est plutôt mal dessiné en fait. C'était très important de créer une gamme de produits qui était à l'image des personnes qui l'ont créée. Et ce n'était certainement pas nous. C'était deux adolescents qui n'avaient aucun sens du graphisme. Ils voulaient juste vendre beaucoup de produits rapidement. Donc, si vous regardez bien, vous verrez la qualité des impressions, les oppositions de couleurs, la typographie est parfois maladroite. C'est un peu grossier. C'est le genre de caractéristiques que l'on devait mettre en avant pour que vous, en tant que public, vous puissiez comprendre tout de suite et croire que ça venait d'eux et pas de nous. Eduardo Lima : Dans le livre, je crois qu'on mentionne peut-être six ou sept produits. Tous les autres, nous avons dû les inventer nous-mêmes. Nous avions ces hilarantes conversations avec l'équipe, où on se demandait : « Comment nous pourrions appeler ces objets ». La baguette de Dolores OmbrageMiraphora Mina : C'était difficile avec Ombrage parce qu'elle est tellement... pas disgracieuse mais tout est consciemment fait pour qu'on ne l'aime pas. Tout est sur l'apparence douce Eduardo Lima : Tout est rose et délicat Miraphora Mina : Oui, mais en fait... Nous avons fait la baguette comme si c'était quelque chose de délicat alors qu'en réalité elle est grossière. Elle n'est finalement pas très bien dessinée mais il y a ce bijou rose pour rappeler la touche rose propre au personnage. La baguette est aussi très tassée, courtaude si on veut. Eduardo Lima : J'ai adoré aider à créer les univers de ces personnages, particulièrement les méchants : Bellatrix, Ombrage... Parce que ces personnages ont tellement de facettes. Il y a tellement de choses qui se passent dans leur vie, c'est tellement intéressant. On était tous ces personnages et ce serait super si on pouvait l'être à nouveau et porter les costumes aussi. Rires.
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