VIDÉO. Les défilés du carnaval de Rio de Janeiro ont débuté devant 70 000 spectateurs
par Ouest France - La sélection de la rédaction
Un manège à l'ancienne suspendu qui fait des étincelles, des dragons terrifiants, un char couleur feu qui rappelle la sécheresse: tout le faste et la créativité irrévérencieuse du carnaval de Rio était au rendez-vous dimanche 19 février, dans un sambodrome vibrant au son des percussions endiablées. De quoi en mettre plein la vue aux 70 000 spectateurs et aux millions de Brésiliens scotchés devant leur télé pour la première des deux nuits de défilés des écoles de samba. Sur les chevaux roses, pas d'enfants, mais des cavaliers intrépides en costumes dorés qui n'ont pas intérêt à avoir le vertige, sous un ciel illuminé par les étincelles envoyées dans les airs par les chars. Quelques mètres plus loin, des danseurs arborent des costumes en barbe à papa plus vrais que nature, jusqu'à en donner l'eau à la bouche.Plus tôt dans la soirée, Imperio Serrano avait ouvert le bal avec un immense char aux têtes de dragons saillantes. Les gueules des dragons dorés et verts s'ouvraient et se refermaient alors, grâce à un ingénieux mécanisme, tandis que des danseurs en costumes dorés étaient postés sur des estrades.Cette année marque le grand retour du carnaval de Rio dans toute sa splendeur. En 2021, il avait été annulé en raison de la pandémie de Covid-19 et l'an dernier, il avait été reporté à avril, les cortèges de rue n'ayant pas été autorisés. C'est également la première édition depuis le retour au pouvoir de l'icône de la gauche brésilienne, Luiz Inacio Lula da Silva, qui a battu en octobre le président d'extrême droite Jair Bolsonaro. M. Lula a d'ailleurs promis de redonner à la culture ses lettres de noblesse, après les nombreuses coupes budgétaires et les accusations de censure sous le gouvernement précédent.« Ce carnaval a lieu après une élection historique. Après les ténèbres, nous retrouvons l'espoir d'un meilleur avenir », confie Débora Soares, une mannequin âgée de 25 ans, qui se prend en photo devant un immense char doré sur lequel elle s'apprête à défiler. « Avec ce changement de gouvernement, on ressent deux fois plus de bonheur », renchérit Amanda Olivia, costumière de 34 ans.Les écoles de samba, basées pour la plupart dans des favelas, portent les couleurs de tout un quartier. Elles se préparent toute l'année pour leur grand show qui ne peut dépasser les 70 minutes, sous peine de se voir retirer des points par des jurés impitoyables.
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