VIDÉO. Le Tour de France est-il dangereux ?
par Ouest France - La sélection de la rédaction
Chutes à répétition, public indiscipliné, parcours dangereux… Le Tour de France est émaillé chaque année par son lot d’incidents. « Il y a comme un paradoxe, souligne Vincent Coté, rédacteur en chef sports à Ouest-France. Le Tour de France est une grande fête en Bretagne, car c’est un événement populaire, très suivi. Mais à côté de ça, il y a une telle nervosité dans ces finales d’étape que ça aboutit à des chutes et surtout à l’élimination de coureurs importants. » Pour le journaliste, il est urgent de tirer le signal d’alarme sur cette nervosité dans le peloton. Car le Tour serait victime de son gigantisme : « Le Tour, c’est la course majeure du calendrier cycliste, elle est retransmise dans 190 pays dans le monde. Et on s’aperçoit que cette exposition crée une pression énorme pour les équipes et les coureurs, et que dans l’approche de chaque ligne d’arrivée, il y a une tension maximale. »Plusieurs raisons expliquent la nervosité des coureurs du peloton ainsi que la dangerosité du Tour de France. L’une des pratiques qui ne passe pas, selon Vincent Coté, c’est celle des oreillettes : « On sait que les coureurs possèdent une oreillette qui les relie à leur directeur sportif, positionné dans des voitures à l’avant. Quand les étapes sont extrêmement nerveuses, sur des parcours sinueux, sur des routes étroites, les directeurs sportifs envoient tous au même moment les mêmes alertes, ce qui peut créer une nervosité supplémentaire dans le peloton. » En cause également le choix des parcours. « Cette année, il y a eu une petite polémique sur l’arrivée à Pontivy », rapporte le journaliste sportif. Durant cette troisième étape reliant Lorient à Pontivy, lundi 28 juin, une impressionnante chute a impliqué de nombreux coureurs au niveau de Sainte-Tréphine. Une troisième raison explique ces tensions croissantes : le matériel, de plus en plus sophistiqué, encourage les coureurs à aller toujours plus vite, ce qui les exposent à davantage de risques de chute.Alors, quelles pourraient être les solutions ? Selon Vincent Coté, il faudrait « supprimer les oreillettes - sinon n’en laisser qu’une seule par équipe -, s’interroger si on n’est pas allé trop loin dans la volonté de rendre les machines toujours plus rapides et proposer des parcours qui prêtent moins le flan au danger ». Car comme le martèle le rédacteur en chef, le Tour de France, « ça n’est que du sport et il faut que ça reste du sport ».
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