VIDÉO. Le retour de la grue noire : mission Apollo dans le ciel de la cité des ducs de Bretagne
par Presse Océan
Elle mesure 35 mètres et pèse 130 tonnes. Emblème du quartier du bas Chantenay et de l’histoire de la navale nantaise, la grue noire, refaite à neuf pour ainsi dire, va bientôt reprendre sa place dans le paysage nantais, au terme d’une vaste campagne de rénovation.Deux engins de levage et une nacelle poids lourds sont entrés en action ce lundi 24 juillet pour remonter le Meccano géant, qui avait été démonté et déposé en neuf tronçons - des «colis» dans le jargon du grutage - en septembre dernier. Les grandes manœuvres sont prévues jusqu'au 1er août.Neuf tonnes d’acier ont été remplacéesPercluse de rhumatismes et fragilisée par de nombreuses zones de corrosion, la grue noire avait besoin de toute urgence d’une cure de jouvence. «La structure était clairement affaiblie, son maintien en l’état n’était plus pérenne», confie Aurore Abolier, cheffe de projet à Nantes métropole en charge du chantier de rénovation.«On a changé 9 tonnes d’acier ainsi que 3 078 rivets», abonde Gaël Michelet, chef d’affaire au sein de la société Manang, spécialiste des ouvrages d’art et des réparations métalliques.Mise en lumière de l’ouvrage à l’automneAprès décapage, trois couches de peinture ont été appliquées. Attention, pas n’importe quelle couleur corbeau. Une analyse colorimétrique a été orchestrée pour établir la teinte d’origine, soit le code RAL 9017, dit « Noir signalisation ». Précision : le choix final s’est porté sur une teinte mate, en vue de la mise en lumière du mythique engin de levage qui doit intervenir au cours de l’automne. La sœur aînée de la grue Titan jauneConstruite en 1942 par la société Joseph-Paris pour les chantiers de construction navale Dubigeon à Chantenay, la grue noire est la sœur aînée (12 ans d’écart) de la grue Titan jaune et de la grue grise, qui trônent sur l’île de Nantes. «Monument historique»Entrée en service en 1943, la grue noire a fait l’objet de deux reconstructions après un sabotage des Allemands en 1944 et une avarie causée par une tempête en 1948.Propriété de la Ville de Nantes depuis 2012, elle est inscrite au titre des monuments historiques depuis 2018.Chantier estimé à 3,5 millions d’eurosL’ouvrage présente la particularité d’être dissymétrique: l’un de ses deux chemins de roulements s’appuie ainsi sur un vaste portique de béton, qui a été renforcé, et l’autre chemin de roulement repose sur d’immenses "roues boogies" sur le quai, côté Loire. "L’ensemble du chantier représente un investissement de 3,5 millions d’euros", indique Aurore Abolier.Un nouvel écrin pour le "bijou"D’ici à 2028, le hangar situé au 11 boulevard Chantenay, qui a abrité les travaux de restauration de la grue noire, va céder la place à des logements avec vue sur Loire, avec aménagement d’une place publique. "Normalement, le Navibus, qui arrive aujourd’hui à proximité de la brasserie LAB, viendra à terme s’amarrer au pied de la grue noire", précise Aurore Abolier. Une estacade va ainsi être aménagée sur le site, offrant un point de vue inégalable sur le village de Trentemoult, à Rezé, et l’œuvre du pendule de l’artiste Roman Signer.Pour rappel, un Navibus connecte déjà le quartier du bas Chantenay à l’île de Nantes. Et une nouvelle liaison fluviale doit relier Trentemoult au quartier du bas Chantenay à l’automne 2024.Mutation urbaine XXLL’opération de réaménagement urbain du bas Chantenay s’étend sur près de 200 hectares et 3 kilomètres de rives. L’objectif affiché est ambitieux : ouvrir sur la Loire ce vaste territoire – courant de la carrière Misery jusqu’au village de Roche-Maurice – et y développer près de 1 300 logements, mais aussi des activités, des espaces verts et loisirs, tout en développant l’activité industrielle et logistique.
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