VIDÉO. Le littoral breton face à la grippe aviaire : « on fait les croque-morts pour les oiseaux sauvages »
par Ouest France
À Plonévez-Porzay, cette commune du Finistère située au fond de la baie de Douarnenez, l’épizootie s’est brutalement imposée au cœur de l’été par une alerte préfectorale, puis par les premiers cadavres de fous de Bassan découverts sur le chemin de randonnée GR34 ou sur la plage. « Pour nous, cette crise se rajoute à d’autres crises, soupire le maire, Paul Divanac’h. La priorité, en été, c’est la qualité des eaux de baignade, la vigilance par rapport aux algues vertes. On a commencé à ramasser les oiseaux mi-août avec les premiers fous de Bassan. Beaucoup arrivent par la mer. Depuis, on en a collecté 35 morts ou parfois en fin de vie. Quand on les trouve vivants, ils meurent dans les heures qui suivent. »Lire aussi : La grippe aviaire décime les oiseaux marins en Bretagne, les spécialistes sont « démunis »« On ne peut pas compter sur le grand large pour nettoyer »Ce lundi 26 septembre 2022, après dix jours de pause qui ont fait espérer en vain une sortie de crise à l’élu, un nouveau fou de Bassan – une espèce nichant sur l’île Rouzic, au large de Perros-Guirec (Côtes-d’Armor), à plus de 150 km de là – a été signalé à la mairie. Paul Divanac’h a dépêché dare-dare un agent pour ramasser le cadavre et le conserver dans un sac bio périssable dans un congélateur. « Les familles répugnent à voir un oiseau mort sur une plage idyllique. Et dans une baie comme celle de Douarnenez semi-fermée, ce qui arrive reste. On ne peut pas compter sur le grand large pour la nettoyer. Alors, on fait les croque-morts. »Comme ses voisines, Plonévez-Porzay a dû s’organiser à ses frais, sans savoir si l’État prendra en charge la facture, pour lutter contre cet ennemi insidieux dont on ne sait quand il déposera les armes. Achat de congélateur pour conserver les oiseaux morts, masques et gants de protection pour le personnel, recours à une société d’équarrissage.
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