VIDÉO. Le cours de natation tourne mal : des profs soutiennent leur consœur devant le tribunal
par Le Courrier de l'Ouest
Ce mercredi 18 décembre, une professeure des écoles de 43 ans est jugée pour "non-assistance à mineur de 15 ans en danger", après un cours de natation où deux de ses élèves se sont retrouvés en difficulté dans l'eau, il y a plus d'un an à la piscine de Segré-en-Anjou-Bleu. « C'est inquiétant de voir un enseignant, quel qu'il soit, devant la justice pour un manquement. » Charlotte Petit, déléguée syndicale SNEC-CFTC de l'ensemble scolaire privé Saint-Benoît à Angers, fait partie de la petite dizaine d'enseignants venus soutenir une consœurs, jugée ce mercredi 18 décembre dans l'après-midi au tribunal d'Angers. Cette professeure des écoles de 43 ans comparaît pour des faits remontant au 16 novembre 2023. Ce jour-là, lors d'un cours de natation avec ses élèves de l'école Sainte-Marie de Chazé-Henry à la piscine de Segré-en-Anjou-Bleu, la professeure des écoles remplaçante n'aurait pas réagi à temps alors que deux enfants se retrouvaient en difficulté dans l'eau. La situation avait nécessité l'intervention d'un maître-nageur et le dépôt de plainte de deux familles. Interpellée à son domicile de Bécon-les-Granits et placée en garde à vue cet automne, la quadragénaire est poursuivie pour « non-assistance à mineur de 15 ans en danger » et « mise en danger d'autrui (risque immédiat de mort ou d'infirmité) par violation manifestement délibérée d'une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence ». En état de dépression depuis l'incident, elle ne sera pas au tribunal ce mercredi 18 décembre.« Qu'est-ce qui va se passer si un enfant tombe du trottoir ? »Ses soutiens sont scandalisés par les conditions de son interpellation. « Elle est sortie de chez elle avec des menottes. C'est vraiment ça qui ne passe pas », ne décolère pas Charlotte Petit, qui affirme que « les enseignants sont plein d'abnégation et ne comptent pas leurs heures avec les enfants ». Elle poursuit : « J'organise des voyages scolaires et on peut s'inquiéter à différents niveaux. Qu'est-ce qui va se passer si un enfant tombe du trottoir ? » Fabrice Tonsuso, président du SNEC-CFTC 49, ajoute que dans cette affaire, « les enfants ont bu une bonne tasse » et ne comprend pas que « le procureur ait ouvert une enquête ». « Si elle n'est pas relaxée, ça voudra dire qu'il y aura jurisprudence avec un enseignant devant le tribunal à chaque dépôt de plainte des parents », conclut celui qui dirigé l'école privée Saint-Jean-Baptiste de Candé, accompagné au tribunal par trois de ses professeurs des écoles.
Vidéo suivante dans 5 secondes