VIDÉO. « La Sécurité sociale, nous la devons largement aux communistes » : si Fabien Roussel remontait le temps

par Ouest France - La sélection de la rédaction

À moins de soixante-dix jours du premier tour de l’élection présidentielle française, les candidates et candidats fixent un horizon proche, celui du 10 avril 2022. Alors que les programmes électoraux se précisent, Ouest-France a souhaité faire un saut dans le passé pour mieux comprendre les directions prises par chacun en vue des cinq prochaines années. C’est au tour de Fabien Roussel, candidat du Parti communiste français et député du Nord, de se prêter à l’exercice. Quelle personnalité politique auriez-vous voulu être si vous n'étiez pas vous-même ? J'aurais bien aimé être Jean Jaurès, c'était un homme proche du peuple, mais aussi un internationaliste, un pacifiste. Il est pour moi un homme qui a su donner toutes ses lettres de noblesse à la politique en défendant le peuple et en étant proche du peuple. Il a été assassiné à la veille de la Première Guerre mondiale pour les positions qu'il a défendues, il était clairvoyant. Il a défendu les mineurs, aussi, pas ceux du Nord mais ceux du Sud. Et donc, c'est une histoire, aussi, qui m'est proche. De quelle loi auriez-vous voulu être à l’origine ? Pour moi, une des mesures les plus fortes et qui vit encore, aujourd'hui, et dont nous sommes fiers, c'est la création de la Sécurité sociale, en 1945, par Ambroise Croizat, ministre communiste. J'aurais aimé être la petite souris qui assistait à ces débats. Mais j’aurais voulu aussi être au cœur de l'écriture de ce texte, comme Ambroise Croizat l'a fait. Il a beaucoup travaillé avec les salariés, les syndicats, les partis politiques... pour, ensemble, créer un système basé sur la cotisation. Grâce à cela, en France, aujourd'hui, si on a un cancer, c'est pris en charge gratuitement. C'est un système unique au monde que beaucoup nous envie, qui repose sur la solidarité. Et nous, communistes, nous y avons largement contribué. C'est donc un événement symbolique des combats que nous menons et de l'idéal que nous portons, fondé sur la justice et la solidarité. À quel événement historique auriez-vous voulu assister ? J'aurais adoré être présent le jour où Nelson Mandela est sorti de sa prison de Robben Island, le 11 février 1990. Il y était enfermé depuis vingt-sept ans. Quand il est sorti de prison, il a appelé à l'unité de la nation, alors qu'il aurait pu verser dans le séparatisme, lui aussi, de l'autre côté. J'aurais aimé assisté aux discussions que Nelson Mandela a eues avec l’ANC, le Congrès national africain, son mouvement, lorsqu’il a fallu convaincre tout le monde de travailler à la réconciliation. J'aurais aimé être là pour voir comment il a fait, quels mots il a utilisés. Ce principe de réconciliation et de fraternité, quand deux peuples se sont affrontés à mort, est fondamental. Et d'ailleurs, cela me fait écho à ce qui se passe en Palestine, entre Palestiniens et Israéliens. C’est ce même principe de réconciliation que j'aimerais voir naître entre ces peuples. L’élection présidentielle aura lieu les dimanches 10 et 24 avril 2022. Avant le premier tour, « Ouest-France » a réalisé cette série vidéo avec chacun des candidats :- Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière)- Fabien Roussel (Parti communiste français)- Emmanuel Macron (La République en marche)- Jean Lassalle (Résistons)- Marine Le Pen (Rassemblement National)- Éric Zemmour (Reconquête !)- Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise)- Anne Hidalgo (Parti socialiste)- Yannick Jadot (Europe Ecologie Les Verts)- Valérie Pécresse (Les Républicains)- Philippe Poutou (Nouveau Parti anticapitaliste)- Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France)

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