Les fourgons sérigraphiés « police » et voitures banalisées s’engouffrent sans bruit rue Watteau, le long de l’imposante barre d’immeuble, appelée "le building". Il est 7 h 30, ce vendredi 23 septembre, le quartier des Dervallières sommeille toujours. Aussitôt, des dizaines d’enquêteurs entrent dans le hall et grimpent dans les étages au numéro 38. Pendant deux bonnes heures, accompagnés de chiens spécialisés dans la détection de drogues et d'armes, les policiers ont fouillé chaque recoin, entrant aussi dans des appartements habités.Lucratif et dangereuxCette cage d’escalier est un des points de vente de stupéfiants les plus lucratifs et les plus dangereux de l’agglomération nantaise. En juin, le parquet de Nantes évoquait une "recette" de plus de 10 000 € par jour. Les coups de feu, sur fond de guerre de territoires, y sont réguliers.Réponse policièreCette opération de la force publique est une réponse à des événements récents, des usages d'armes et des blessés. Derniers faits en date : lundi 19 septembre, un homme de 22 ans poignardé et dix-huit douilles retrouvées au sol ; mercredi 21 septembre, à nouveau des tirs avec une balle perdue qui a traversé un logement et un blessé par balle dans le quartier.« Infernal de vivre ici »Des habitants ont vu d'un bon œil ce déploiement des policiers dans leur immeuble. « C'est infernal de vivre ici, témoigne cette maman. Que les policiers embarquent tous les dealers et que cela s'arrête définitivement. Lundi matin, en ouvrant la porte de l'ascenseur pour aller à l'école, il y avait du sang partout. C'est choquant pour les enfants. »Ce vendredi matin, aucun dealer n'était présent. Selon nos informations, au moins une arme a feu a été saisie.
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