VIDÉO. La boule de fort : on a testé ce sport traditionnel
par Le Maine Libre
Ce sport est pratiqué depuis quatre siècles dans les Pays de la Loire. Aujourd’hui ses adeptes se font de plus en plus rares, mais ils s’investissent corps et âme pour transmettre leur passion, comme ce vendredi 23 février 2024 lors d’une initiation à l’Amicale du Bas-Rhin, à La Flèche. La boule de fort aurait été inventée par des marins pour passer le temps, bien que son origine ne soit pas connue de façon très certaine. Lors des trajets à vide, ils faisaient rouler des boulets de canon au fond de la cale des péniches. Cela expliquerait la forme des terrains actuels, recourbée sur les bords et mesurant entre 18 et 25 mètres sur 6.On lui suppose aussi une origine britannique, ou liée à la construction des levées de la Loire ou encore un jeu ancestral utilisant des roulements de moulins à vent. Au XVIe siècle, François Rabelais évoquait aussi un « Jeu de boule plate ». Le sport se serait répandu en Anjou et dans les régions voisines au XIXe siècle.Le principe est simple : la boule, lâchée à un bout du terrain, doit s’approcher au plus près du « maître », petite balle blanche posée à l’autre extrémité, également nommée le « petit ». Elle n’avance pas tout droit : sur sa trajectoire, elle décrit plusieurs courbes.+ Formule 2. Au cœur de la préparation de l’écurie Dams, entre simulateur et fou rireLes boules sont aujourd’hui fabriquées en deux pièces de bois ou de plastique arrondies, pressées de part et d’autre d’un anneau de métal. L’une des deux est rendue légèrement plus lourde en réglant une double vis située à l’intérieur : c’est le « fort ». Le joueur utilise ce déséquilibre pour s’approcher au plus près du « maître ». Elles sont presque toutes confectionnées en Maine-et-Loire.On chausse des charentaises ou d’autres chaussons avant d’entrer sur le terrain, pour ne pas l’abîmer. Il requiert de toute façon un entretien régulier et coûteux, selon le secrétaire de l’Amicale, Gilles Réal. « Tous les cinq ans, il faut effectuer un surfaçage, genre de brillant appliqué sur la piste et qui vaut au bas mot 5 000 à 6 000 €. Et tous les quinze à vingt ans, il faut tout casser et refaire. À La Flèche, une autre société de boule de fort en a eu pour 25 000 €. »Un lieu de sociabilitéCes dépenses sont compensées en partie par la recette de la buvette. Placé entre l’entrée et la piste, le bar rappelle qu’un terrain de boule de fort est d’abord un lieu de sociabilité. À l’origine, les sociétés pouvaient se constituer autour de classes sociales, de croyances religieuses ou encore philosophiques. « Les sociétés comme la nôtre étaient encore plus fréquentées par le passé, à plus forte raison avant l’arrivée de la télévision » confie G
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