Depuis ses 11 ans, Gianni Enselme est bénévole pour la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO). En témoigne son compte Instagram où sont compilés des clichés de la faune sauvage et des vidéos de ses séances d’observation. À travers les inventaires qu’il produit pour la Ligue de protection des oiseaux et le Muséum national d’histoire naturelle, le jeune lycéen à constater par ses propres yeux l’effondrement de la biodiversité. « Il y a de moins en moins d’oiseaux, des espèces qui vont de plus en plus mal. Je vois littéralement la vie péricliter » explique-t-il.
L’idée d’une grève scolaire
Alors que Thomas Brail, leader de l’opposition à l’A69, était en grève de la faim et que 1 500 scientifiques dénonçaient dans L’Obs le projet d’autoroute, Gianni Enselme s’est lancé, vendredi 6 octobre, dans une grève scolaire pour protester à sa manière. Un mode d’action que lui a inspiré la suédoise Greta Thunberg avec ses premières grèves pour le climat en 2018.
Pour expliquer son choix, le jeune militant a envoyé un mail à ses professeurs et à la direction de son lycée. Dans celui-ci, il présente sa démarche et essaye de justifier son absence aux cours du vendredi.
Sur ses réseaux sociaux, il lance un appel à une grève scolaire générale. Celui-ci ne mobilise pas les foules, une dizaine de lycéens y répondent favorablement. Les jeunes s’organisent sur la messagerie Telegram pour se rassembler les vendredis devant l’hôtel de ville de Bordeaux ou de Lyon.
L’heure de la réflexion
Actuellement en vacances scolaires de la Toussaint, Gianni Enselme fait le bilan de ses trois journées de grève scolaire. « À chaque fois, entre 10 et 15 personnes s’arrêtaient pour échanger avec moi. Par exemple, j’ai croisé Philippe Poutou mais aussi beaucoup de personnes âgées qui soutenaient mon action et étaient désespérées pour la jeunesse. »Convoqué par la direction de son lycée à la suite de sa première journée de grève, le jeune homme a été prévenu des conséquences. Il risque de recevoir un avertissement voire d’être convoqué en conseil de discipline.
L’élève de terminale se donne le temps des vacances pour étudier « la balance coûts/bénéfices » de la poursuite de cette grève scolaire.
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