VIDÉO. « J'aurais voulu être Robert Badinter en 1981 » : si Arnaud Montebourg remontait le temps

par Ouest France - La sélection de la rédaction

Paroles, promesses et programmes : les candidats à l'élection présidentielle française se projettent dans le futur, qui commence en mai 2022. Mais que disent-ils du passé ? Dans quelles figures se reconnaissent-ils ? Quelles mesures leur semblent avoir été une réussite ? Ancien ministre de François Hollande devenu entrepreneur, Arnaud Montebourg s'est lancé dans la course à l'Élysée en septembre 2021. Il a accepté de répondre à nos questions. Quelle personnalité politique auriez-vous voulu être si vous n'étiez pas vous-même ? C'est très difficile d'être quelqu'un d'autre que soi-même. D'ailleurs, le principe dans la vie publique, c'est être soi-même. C'est déjà un effort qu'il faut accomplir parce qu'il y a énormément de déguisements dans la vie publique. On prend des apparences qui n'ont aucune vérité pour séduire, pour convaincre. Puis ensuite, la vérité apparaît et je trouve cette attitude fâcheuse. Donc je vais me permettre de dire que je vais d'abord être moi-même et vous le dire tel que je suis. Maintenant si vous voulez que j'aie une inspiration, évidemment, je suis né dans la circonscription de François Mitterrand. Je n'ai pas oublié ce que nous lui devons. François Mitterrand a noué ces millions de visages qui se sentaient exclus de la décision politique : classes moyennes, classes populaires, classes ouvrières. Il les a nouées au récit national et les a réintégrées dans la marche de l'histoire. Et pour moi, c'est très important. C'est d'ailleurs ce que je voudrais faire. De quelle loi auriez-vous voulu être à l’origine ? J'aurais voulu être Robert Badinter au moment de l'abolition de la peine de mort. J'étais étudiant, j'ai admiré les mots qu'il prononça. D'ailleurs, il l'a fait, pas seulement au nom de la France, pas seulement au nom de la gauche, pas seulement au nom de François Mitterrand : il l'a fait au nom de l'humanité, parce que depuis, les abolitions ont progressé partout dans le monde. À quel événement historique auriez-vous voulu assister ? Il est évident que j'aurais voulu être là en 1848, aux côtés d’Alphonse de Lamartine, avec le drapeau tricolore qu'il avait ceint autour de ses hanches, lors du moment où il prononça l'avènement de la Deuxième République. D'ailleurs, Lamartine était de Saône-et-Loire et j'ai beaucoup appris de lui dans ses textes politiques. Il a réussi à propager le vent de la liberté sur tous les pays européens à partir de cette proclamation à l'hôtel de ville de Paris. Et on doit dire que cette figure de la poésie française, qu'on apprend encore quand on est à l'école, au balcon de l'hôtel de ville proclamant La République, c'est quelque chose qui ressemble à l'idée que je me fais de la France.

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