VIDÉO. Italie : qui est Giorgia Meloni, favorite pour devenir Première ministre ?
par Ouest France - La sélection de la rédaction
L'Italie va-t-elle basculer ? Placés sous perfusion financière par leurs partenaires européens après une pandémie dévastatrice, les Italiens devraient remettre, dimanche 25 septembre 2022, leur destin entre les mains de Giorgia Meloni, cheffe de « Fratelli d'Italia » (FdI), formation ultra-conservatrice, identitaire et nationaliste.L'élection est suivie de près à Bruxelles après la victoire d'un bloc de droite et d'extrême droite aux législatives suédoises, car Giorgia Meloni pourrait devenir la première cheffe de gouvernement d'un pays fondateur de l'Europe communautaire à la tête d'un parti post-fasciste. « La Meloni » comme on l'appelle en Italie, 45 ans, s'est coalisée avec Forza Italia (FI, droite) du magnat octogénaire Silvio Berlusconi, et la Ligue de Matteo Salvini, ancien ministre de l'Intérieur poursuivi en justice pour avoir bloqué des navires humanitaires secourant les migrants en Méditerranée. Ensemble, ils pourraient obtenir la majorité absolue des sièges à la Chambre des députés et au Sénat avec une avance confortable sur le Parti démocrate (PD) d'Enrico Letta, qui a échoué à faire l'unité au centre et à gauche.Crédité à 24 à 25 % des intentions de voteLes sondages étant interdits dans les deux semaines précédant le scrutin, les dernières enquêtes publiées font foi. « Fratelli d'Italia » est crédité de 24 à 25% des intentions de vote, devant le Parti Démocrate, entre 21 et 22%. Attention, prévient toutefois Marc Lazar, professeur à Sciences-Po et à l'université Luiss à Rome, si la victoire des conservateurs semble acquise, « les sondages ont été démentis par le passé ».Facteur clé de ce scrutin, le taux de participation devrait descendre à un niveau historiquement bas, en deçà des 70%.Une droite décomplexéeLa droite veut plus de frontières et moins d'Europe « bureaucratique », plus de natalité et moins d'immigration, plus de valeurs « judéo-chrétiennes » et moins d'impôts. Mais si Meloni et Salvini fustigent « l'islamisation » et s'engagent à faire passer « les Italiens d'abord », la première, protectionniste, croit à l'État interventionniste quand Salvini et Berlusconi, plus libéraux, plaident pour un impôt à taux unique de 15 et 23% respectivement. Venue d'une famille politique qui s'est construite sur l'anticommunisme, elle est par ailleurs atlantiste et soutient les sanctions contre Moscou après l'invasion de l'Ukraine, alors que Salvini, grand « tifoso » de Vladimir Poutine, s'y oppose, estimant qu'elles nuisent surtout aux Italiens qui paient le gaz au prix fort.
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