VIDÉO. Incendies, sécheresse, cultures brûlées… les agriculteurs s'inquiètent de la canicule
par Ouest France - La sélection de la rédaction
Tentant de trouver un peu d'ombre sur son champ, Alexis Lorge scrute son téléphone portable : « 31° C à 14 heures. » La moisson de l'orge a démarré il y a quelques heures dans l'exploitation du céréalier de Port-Saint-Père (Loire-Atlantique). Et cette année, les services de la moissonneuse-batteuse ont été réclamés quinze jours plus tôt que d'habitude. « On est le 15 juin, et le grain est totalement sec, se désole le jeune homme. Quinze jours ça peut paraître peu mais c'est énorme dans un cycle de culture végétale », affirme-t-il.La France subit de plein fouet une vague de chaleur depuis le mercredi 15 juin. Des records historiques au-dessus de 40° C pourraient être enregistrés. Selon les prévisions météorologiques, l'épisode caniculaire devrait s'étendre jusqu'à la fin de la semaine. Douze départements ont été placés en vigilance rouge pour canicule par Météo France, jeudi 16 juin 2022. Vingt-cinq autres sont en vigilance orange. À cela s'ajoutent 37 départements concernés par des restrictions d'eau.Lire aussi : Canicule. Quatre questions sur le placement en vigilance rouge de 12 départements« Ce qu'il va se passer, avec les fortes chaleurs, c'est que l'épi va totalement cuire. Sous 40° C, ça n'a pas le temps de mûrir, ça sèche par la chaleur », explique Alexis Lorge, épi d'orge à la main. L'agriculteur estime une perte de rendements de 20 % à 25 % en moyenne par rapport à une année sans aléas climatiques majeurs. À une vingtaine de kilomètres de là, en plein cœur du Pays-de-Retz, Valentin Bonfils, maraîcher, constate les dégâts. Plus fragiles, certaines des cultures de légumes primeurs du maraîcher sont d'ores et déjà perdues. « On a à peu près cinq à six tonnes de marchandises qui vont partir à la poubelle », se résigne l'exploitant en évoquant la parcelle de roquette sur laquelle il se trouve. « À cette époque, c'est particulièrement inhabituel », souligne Valentin Bonfils.Du côté de la moisson, le regard d'Alexis Lorge se fixe sur la moissonneuse-batteuse. « On craint énormément les départs de feu sur la machine ou la parcelle. » Avec des températures aussi élevées, le risque d'incendies est accru en cas d'étincelles avec des roches jonchant le sol, ou en cas d'amas de poussière trop important dans les rouages de la machine agricole. Sur les 530 hectares de terres de l'exploitation, 30 hectares d'orge doivent être moissonnés dans les jours qui viennent.
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