VIDÉO. Guerre en Ukraine : une rentrée scolaire au rythme des sirènes
par Ouest France - La sélection de la rédaction
À cinq mètres sous terre à Kiev, Mykhaïlo Aliokhine, directeur d'une école publique, met la touche finale à l'abri souterrain où ses élèves pourraient bien passer du temps. La rentrée scolaire jeudi 1er septembre, se prépare en Ukraine au rythme des sirènes anti-aériennes. Dans la classe au-dessus, des cartables gisent abandonnés, vestiges du dernier jour de cours avant le début de l'invasion russe du pays lancée le 24 février 2022. L'abri, jadis un vestiaire, a déjà été éprouvé par la guerre : 60 personnes y vivaient dans les premières semaines du conflit. Aujourd'hui, il peut en accueillir 600 dans ses 300 mètres carrés. « Dès qu'une sirène se déclenchera, nos équipes feront immédiatement descendre les enfants au sous-sol, quelle que soit l'activité du moment. Dans la mesure du possible, elle y sera maintenue », explique Mykhaïlo. Malgré ces conditions austères, il espère retrouver au moins un tiers de ses 460 élèves, âgés de six à seize ans. Les enseignants vont organiser une fête dans l'abri à la rentrée pour « montrer aux enfants que c'est un lieu sécurisé où ils vont très certainement passer beaucoup de temps cette année ». L'abri est approvisionné en eau et en nourriture pour 48 heures. Une équipe de médecins et de psychologues sera aussi disponible en permanence. « Je n'aurais jamais imaginé ça, mais nous y voilà... la nouvelle réalité », lance le directeur de école. À Kiev, désormais loin du front, 132 000 enfants sont attendus dans les classes le 1er septembre, selon le maire Vitali Klitschko. Près de la moitié des quelque 23 000 établissements scolaires ukrainiens --dont 2 135 ont été endommagés par la guerre-- disposent d'abris équipés et pourront donc démarrer l'année scolaire en présentiel, selon le ministère de l'Éducation. En 2021, l'Ukraine comptait 4,2 millions d'élèves. Mais plus de 2 millions d'enfants ont fui à l'étranger depuis le début de la guerre. Et 3 millions sont déplacés à l'intérieur du pays, selon l'Unicef.
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