VIDÉO. FC Nantes - Juventus, retour en images : les photos de Nathalie Bourreau, les textes de Pierre-Arnaud Bard
par Presse Océan
Ligue Europa : face à la Juventus, un scénario digne d’une tragédie pour le FC NantesAvec ce FC Nantes là, l’aventure ne pouvait pas se terminer dans l’anonymat d’une défaite lambda, sans relief. Il fallait une soirée hors-norme, une dramaturgie et même une tragédie. Il fallait absolument des émotions fortes.Alors que tout était réuni pour une fête exceptionnelle et un exploit majuscule, ce match retour entre les Jaune et Vert et la Juventus Turin a viré au cauchemar. Tout ce qui avait réussi aux Nantais la semaine dernière à Turin (1-1) s’est cette fois retourné contre eux, pour accabler l’incandescent public de la Beaujoire du pire scénario possible. Vingt-sept ans que les déçus de la demi-finale de la Ligue des Champions 1996 ruminaient leur frustration. Leur désir de revanche, toute cette attente fichue par terre après 18 minutes de jeu : 0-2, un but exceptionnel (0-1 ; 4e), un penalty et une expulsion de Pallois (0-2 ; 19e). Fin du suspense. Fin de l’aventure européenne.« On a bu le calice jusqu’à la lie. On a tous raté notre match »De quoi tirer les larmes, de quoi surtout hurler à l’injustice et enrager contre José Maria Sanchez, l’arbitre espagnol de la rencontre, coupable d’avoir froidement appliqué le règlement de l’UEFA… et tué le match. Une main qui annihile une action de but, volontaire ou non, vaut carton rouge et penalty. Et voilà le pauvre Nicolas Pallois, lui le chouchou du public, lui le héros du match aller, Golgothe soudain redevenu petit garçon mis au coin, banni de la scène où il ne demandait qu’à briller devant ses fans, avec ses copains. Tout ça pour avoir contré sans le faire exprès le ballon de l’épaule, en tombant, après un contre favorable de l’insaisissable Di Maria devant Lafont. Et dire que si Girotto n’avait pas dégagé le ballon sur la ligne, il n’y aurait peut-être pas eu d’expulsion…L’Argentin, acteur majeur de la victoire en finale de la Coupe du monde, vient pour la deuxième fois en deux mois de hanter pour longtemps les rêves des supporters nantais. Bourreau d’une soirée cataclysmique jusqu’au bout, puisqu’il s’est offert un triplé en fin de match sur un but validé par la goal-line alors que Lafont avait réussi un nouvel arrêt de grande classe (0-3 ; 78e).« On a bu le calice jusqu’à la lie », commente Antoine Kombouaré, visage fermé, à propos de ce troisième but. « Le ballon qui entre alors qu’Alban a réussi l’arrêt. Jusqu’au bout… On a tous raté notre match ».« Pas à la hauteur »L’entraîneur nantais a des mots très durs pour expliquer cette défaite : « On a raté notre entame et surtout notre match. Être mené après quatre minutes passe encore, vous pouvez entretenir l’espoir. Mais quand après moins de vingt minutes il y a 2-0 et expulsion, il n’y a plus de match. Il n’y a rien à dire, on n’a pas été à la hauteur de l’événement, moi le premier, je suis le premier responsable. J’assume ».Les mots sont durs alors que les Jaune et Vert ont entamé la partie tambour battant, devant un public en fusion comme attendu. Tout était alors possible mais sur la première attaque italienne, Di Maria enroule une frappe en lucarne opposée de l’angle de la surface. Du grand art. « C’est du génie. Il n’y a que lui qui pense pouvoir la mettre en lucarne opposée. Quand vous avez un tel joueur dans votre effectif, ça aide », apprécie Kombouaré.▶ LIRE AUSSI [match aller à Turin le 16 février 2023] : Ligue Europa. Auteur d’un nul exceptionnel face à la Juventus, le FC Nantes peut rêver d’un exploitEn face, les Canaris ont tout donné. Blas s’est démultiplié, Mollet a tenté, Girotto a écopé. Mais à dix c’était trop dur, tout simplement.Une chose est sûre, malgré ce scénario cruel, le FC Nantes s’est battu corps et âme jusqu’au bout, poussé par un public qui a joué sa partition à la perfection. Rarement équipe menée 3-0 a été autant encouragée. À défaut d’exploit sur la pelouse, la fête a été belle en tribunes. Elle aurait pu être grandiose, ce goût amer perdurera longtemps.Reste la fierté de ce parcours, de cette campagne européenne improbable où le FCN s’est imposé deux fois dans les arrêts de jeu en phase de poules pour s’offrir ce choc face à la Juventus. Oui, le FC Nantes a défié la Vieille Dame. Et cette soirée, ce match, on s’en souviendra probablement dans trente ans… En espérant, un jour, une nouvelle revanche.
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