VIDÉO. En Islande, la recette d’une pêche durable
par Ouest France - La sélection de la rédaction
L’Islande a donné un coup d’arrêt à la surpêche grâce à un système de quotas original. Dans ce pays de 360 000 habitants, la filière emploie 7 500 personnes (3,9 % de la population active), un nombre qui avoisine les 12 000 en comptant l’aval. Les quelque 1 500 navires islandais capturent chaque année près d’un million de tonnes de poissons pour un milliard d’euros, selon les chiffres de Produits de la mer. Réputée comme étant l’une des plus performantes au monde, la pêche islandaise demeure un pilier de l’économie nationale. Le secteur pèse près de 10 % du PIB national et 43 % des exportations du pays en valeur : six poissons capturés sur dix partent à l’étranger, en majorité en Europe. La filière islandaise met en avant deux axes de développement : la pêche durable et l’innovation.L’île est entourée de zones maritimes où les stocks de poissons abondent. Pourtant, l’instauration de quotas s’est imposée en 1984 contre la surpêche, une lutte devenue vitale. Jusqu’alors, les chalutiers se livraient à une chasse aux captures effrénée. Les stocks de cabillaud s’effondraient. L’Islande se démarque aujourd’hui avec un système de quotas regardé de près par les autres pays producteurs. Un organisme indépendant, l’Institut islandais de recherche marine, préconise la quantité de poissons pouvant être prélevée pour chaque campagne. Ces quotas sont octroyés par le gouvernement pour chaque navire, en fonction des prises des années précédentes. Individuels et transférables, les quotas se sont peu à peu retrouvés entre les mains de quelques grands armateurs. Cette concentration ne fait pas l’unanimité en Islande, des petits pêcheurs en ont pâti. Ses détracteurs plaident pour une meilleure redistribution des richesses. Mais ce dispositif a tout de même permis de reconstituer les stocks de poisson et de donner un coup d’arrêt à la surpêche.La quantité de cabillauds extraits des eaux islandaises est ainsi passée de 460 000 tonnes en 1981 à 220 000 tonnes en 2021. Conséquence : le poisson pêché est mieux valorisé. Les flottes et les usines se sont modernisées. Ces dernières années, le pays est devenu un pionnier en matière d’avancées technologiques, en mer comme sur terre : instruments de détection du poisson, contrôles des pesages, lignes de production automatisées… L’Islande utilise deux certifications pour attester la gestion responsable des pêcheurs et le respect des ressources marines : le label Iceland responsible fisheries (IRF, fondé sur les directives de l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation, FAO) et le programme international Marine stewardship council (MSC).
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