VIDÉO. En Irlande du Nord, la paix se heurte encore aux murs
par Ouest France
L'Irlande du Nord a célébré le 25e anniversaire des Accords du Vendredi saint. Signés le 10 avril 1998, ils avaient officiellement sonné la fin de trois décennies d’une guerre civile sanglante (3600 morts).Aujourd’hui, l’Irlande du Nord se dit enfin en paix. Dans sa capitale, Belfast, le centre-ville ressemble, de fait, à celui de toutes les capitales européennes.Mais il suffit de s’éloigner un peu pour sentir combien les peurs et les rancœurs restent tenaces. D’un côté, la communauté républicaine-nationaliste, à majorité catholique et plutôt favorable à une réunification des deux Irlande. De l’autre, la communauté loyaliste-unioniste, à majorité protestante et farouchement attachée à la Couronne britannique.Dans les quartiers les plus défavorisés de la capitale, impossible de déambuler sans se heurter au béton austère ou au grillage sinistre des « murs de la paix ». Érigés dès les années 1970 pour éviter les rixes entre les jeunes des deux communautés, ces murs ont bizarrement proliféré après les Accords de paix. Le gouvernement avait promis leur disparition au plus tard en 2023. Mais l’Irlande du Nord compte encore 59 de ces barricades, dont une quarantaine à Belfast.A Derry/Londonderry, les traces de la guerre civile s’affichent aussi partout. Des fresques monumentales ornent les façades du quartier catholique du Bogside où s’est noué l’un des épisodes les plus sanglants du conflit : le Bloody Sunday. Ce 30 janvier 1972, la répression violente d’une marche pacifique par les forces britanniques avait coûté la vie à quatorze personnes, dont des enfants.Si les groupes paramilitaires de l’époque ont rendu les armes, des gangs dissidents continuent de faire régner la violence. Fin mars, le service de renseignement britannique MI5 a révélé le niveau de menace terroriste à « hautement élevé ».
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