VIDÉO. En Guadeloupe, le fléau des sargasses
par Ouest France - La sélection de la rédaction
Entre les maisons aux volets clos et quelques échoppes au rideau baissé de Capesterre-de-Marie-Galante, en Guadeloupe, une odeur nauséabonde stagne : du sulfure d'hydrogène (H2S), dégagé par les nappes de sargasses qui pourrissent sur le littoral de la commune de l'archipel français des Caraïbes. Depuis le 16 avril, « la concentration en sulfure d'hydrogène dépasse le seuil de 1 ppm en moyenne sur 24 heures » sur la commune, a indiqué le 18 avril Gwad'air, l'agence chargée de mesurer la qualité de l'air, qui a recommandé aux « personnes vulnérables » de s'éloigner. Une situation fréquente à Capesterre, qui perd ses touristes lors de ces épisodes. « On vit du tourisme et on ferme plusieurs mois par an », constate José Viator, patron d'un bar installé depuis 50 ans à Capesterre, sur l'une des plus belles plages de l'île, désertée en ce mois d'avril. Le bar est fermé depuis plusieurs jours, car une épaisse couche de sargasses, ces algues brunes qui s'échouent sur les littoraux de la Caraïbe, s'étale sur toute la plage, péniblement retirée par des tractopelles dirigés par des ouvriers ne portant pas de masque. « C'est un vrai calvaire, malgré les aides ponctuelles des collectivités, insuffisante pour compenser la perte de chiffre d'affaires et de matériel (due à l'oxydation des métaux par les gaz émanant des algues). Ce n'est pas vu comme une catastrophe naturelle, alors les assurances ne remboursent rien », dit-il en haussant les épaules. « On est habitué, ça fait douze ans maintenant », témoigne Jean-Fernand Diabangouaya, 54 ans, employé d'une supérette, rare commerce encore ouvert. « Les solutions tardent à venir, et les gens sont résignés », explique-t-il. Car depuis 2011 la petite commune reçoit près de 40% des arrivages de sargasses dans l'archipel.
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