VIDÉO. En France, 20 000 femmes ont été tondues à la Libération

par Ouest France

C'est une estimation de l'historien Fabrice Virgili, auteur d'un important travail sur cette facette méconnue de l'histoire. Dans un entretien à Ouest-France, il explique l'ampleur de cette punition réservée aux femmes, durant les mois suivant la Libération. « Pour la foule, un exutoire. Pour la Résistance, une manière de reprendre le contrôle. » À la Libération, près de 20 000 femmes ont été tondues sur la place publique, en représailles d’une supposée collaboration avec l’ennemi. Fabrice Virgili, historien des relations entre hommes et femmes au XXe siècle, directeur de recherche au CNRS, a travaillé sur cette période oubliée du récit national. Du fruit de ses recherches, il a publié l’ouvrage « La France virile, des femmes tondues à la Libération ».Lire aussi : RÉCIT. Il y a 80 ans, trois femmes étaient pendues dans ce village d’Ille-et-VilaineLes premières tontes ont lieu à partir de 1943 mais sont peu nombreuses. Réalisées par la Résistance, de manière clandestine, le but est de faire peur aux collaborationnistes. Ensuite, la vague la plus importante a lieu en août et septembre 1944, dans la foulée de la Libération. « La décision de tondre une femme n’était pas prise par un tribunal. C’est un geste illégal… perçu à l’époque comme légitime. Il est le résultat d’une décision mûrie à bas bruit pendant l’Occupation. À la Libération, il y a un sentiment d’urgence de punir les traîtres, de reconstruire le pays sans eux, sur des bases saines », estime Fabrice Virgili. 

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