VIDÉO. Emmental, tomme ou reblochon... avec la sécheresse, il y aura moins de fromages en Savoie
par Ouest France - La sélection de la rédaction
« Tout est jaune et sec à cause de la sècheresse, il n'y a plus assez d'herbe, on est obligé de descendre de l'alpage un mois plus tôt ». À la ferme des Lorettes, comme ailleurs dans les Alpes, les vaches, et donc, les fromages traditionnels, souffrent de la chaleur. Au plus chaud de l'été, le thermomètre a dépassé les 30°C à 1 600 mètres d'altitude sur les hauteurs de La Clusaz (Haute-Savoie), les prairies ont grillé faute de pluie. « On perd un reblochon par jour et par vache », soit environ 5 % de la production, dit Théo Bargetzy, éleveur et producteur de fromages. Les vaches donnent moins de lait et un lait moins riche, ce qui pèse sur le rendement. Plusieurs dizaines d'éleveurs ont commencé à entamer leur fourrage d'hiver pour nourrir leur troupeau et poursuivre la production des fromages au lait cru : reblochon, tomme, beaufort, raclette ou emmental. Déjà affectés par l'explosion des charges de gaz et d'électricité liées à la crise en Ukraine, beaucoup redoutent une pénurie de foin et un effet de spéculation. Pour amortir la hausse des charges, les producteurs savoyards ont déjà relevé les prix de leurs fromages de 5 à 10 % depuis début 2022. La production laitière des deux Savoie représente 1,5 % de la production nationale et 15 % des volumes de fromages labellisés de France. En 2021, cette région montagneuse, qui compte 220 000 ha d'alpage, a produit 39 850 tonnes de fromages labellisés (AOP et IGP), pour un chiffre d’affaires estimé à 320 millions d’euros.
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