VIDÉO. Des Iraniennes méfiantes face à l'abolition de la police des mœurs
par Ouest France - La sélection de la rédaction
Alors que la République islamique est secouée depuis plus de deux mois par des manifestations qui ne faiblissent pas, le procureur général iranien Mohammad Jafar Montazeri a annoncé samedi 3 décembre 2022 l'abolition de la police des mœurs.C'est cet organe qui avait arrêté le 13 septembre à Téhéran Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, l'accusant de ne pas respecter le code vestimentaire de la République islamique, qui impose aux femmes le port du voile en public. Sa mort en détention trois jours plus tard a déclenché les manifestations et sur les réseaux sociaux ont déferlé des vidéos montrant des femmes, fer de lance de la contestation, enlevant et brûlant leur foulard, en criant « Femme, vie, liberté ».L'annonce de Téhéran, interprétée comme un geste envers les manifestants, a suscité cependant la colère de Kurdes iraniens réfugiés au Kurdistan depuis des décennies. Deux femmes iraniennes vivant à Erbil, capitale du Kurdistan irakien, affirment que la décision de l'Iran de supprimer sa police des mœurs est « trompeuse ». « Cette décision vise à influencer l'opinion publique », déclare Nachmil Abdi, vendeuse dans une boutique de chaussures pour femmes. « Les slogans du peuple ne visent pas seulement à mettre fin à la police des mœurs, ils appellent aussi à mettre fin à ce système. Certes, une des revendications c'est la fin du voile obligatoire. Mais la vraie demande, c'est l'élimination du régime », ajoute-t-elle. La répression des manifestations s'est traduite par l'arrestation de quelque 14 000 personnes, selon l'Onu. Les autorités iraniennes ont par ailleurs fait état de la mort de plus de 300 personnes.
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