VIDÉO. "Des gens de tous milieux travaillent ensemble" : les pompiers recrutent des volontaires
par Le Maine Libre
Sauver des vies près de chez soi, c'est la mission des sapeurs pompiers volontaires. Le centre de secours de La Flèche recrute toute l'année. Avec 10 pompiers professionnels et 3 cadres, cette caserne fonctionne en bonne partie grâce aux volontaires la nuit et le week-end. Le chef de centre de secours, Charles-Antoine Boutroy, répond à nos questions.Que fait-on comme sapeur-pompier volontaire ?Charles-Antoine Boutroy : "Notre quotidien est surtout basé sur les secours à la personne. En effet, 80% des interventions se font avec nos ambulances. Nous ne sommes pas des héros du feu tous les jours. L’incendie de Baugé ou celui de Téloché en 2022, ça n'arrive qu'une fois dans une carrière. Pourtant, une grande partie de notre formation concerne la lutte contre les incendies, qui représentent en fait 8% des interventions seulement. 7% concernent le secours routier. Le reste peut être un arbre à dégager de la voie, un animal à sauver..."+ VIDÉO. Risque incendie : scénario catastrophe au PrytanéeQuels sont les prérequis ?"Il n'y a pas de compétences ni de niveau scolaire obligatoires. Il faut avoir au moins dix-sept ans. Il suffit de contacter le chef de centre de votre secteur. Au terme d'un entretien de motivation, le futur pompier passe des tests écrits et physiques, puis une visite médicale.Une fois reçu, il suit une formation de 23 journées sur plusieurs mois. Il participe à ses premières interventions après l'acquisition de premiers acquis, au bout de quelques semaines. La formation se poursuit chaque année pour le maintien des acquis. Il faut surtout être prêt pour un engagement citoyen, très chronophage. Cela peut avoir un effet sur la vie de famille, sur les week-ends..."À quoi s'engage-t-on ?"Chaque mois, le sapeur-pompier volontaire est disponible une semaine pendant la nuit de 18h à 7h et tout le week-end. Cela représente une centaine d'heures. Il peut de plus, s'il le souhaite, intervenir en journée.Un contrat renouvelable de cinq ans est signé. Nous accordons cependant une certaine souplesse : il est possible pour le sapeur-pompier de prendre des disponibilités de plusieurs mois en cas d'impératif ou d'interrompre le contrat à tout moment. En moyenne en France, on reste pompier pendant huit ans."Combien gagne-t-on ?"On ne devient pas pompier pour l'argent, mais l'indemnisation varie entre 8,61€ et 12,96€ net, non imposables."Peut-on se libérer du temps au travail ?"Si vous êtes salarié, votre employeur peut, s'il accepte, vous accorder un congé spécial pour votre formation. Ensuite, vous pouvez être détaché de votre temps de travail lors des interventions en journée, toujours avec son accord. Ou prendre une astreinte de jour lors de vos jours de repos."Peut-on monter en grade ?"Chacun peut progresser à la hauteur de ses envies ou de ses capacités. Nous n'avons pas de strates hiérarchiques, tous les milieux socioprofessionnels travaillent ensemble : jeunes, chefs d'entreprise, professeurs...Un volontaire commence comme sapeur équipier : il effectue des tâches de base, porte les tuyaux, les valises... Au bout de trois ans, il peut devenir caporal. Ce chef d'équipe est responsable de son équipier dans un fourgon à incendie. C'est lui qui tient la lance lors d'une intervention.Après trois années supplémentaires, le caporal peut devenir sergent. Il gère une équipe de deux personnes dans l'ambulance, composée d'un équipier et d'un caporal. Passés trois ou quatre ans, le sergent peut devenir adjudant : dans un fourgon incendie, il gère cinq personnes. Puis, selon les besoins du centre de secours, il peut passer lieutenant et gérer jusqu'à trois camions.Il est aussi possible d'être conducteur d'ambulance ou de poids lourd, quelle que soit votre expérience comme pompier volontaire ou professionnel."Est-ce qu'on peut faire profiter la caserne de ses propres compétences professionnelles ?"Ce n'est pas obligatoire, mais bien sûr toutes les expériences extérieures sont bonnes à prendre. Les volontaires peuvent faire profiter les autres de leurs compétences : un charpentier aidera techniquement s'il faut bâcher une toiture partiellement brûlée, un agent GRDF saura quoi faire pour une installation de gaz, un mécanicien sera de bon conseil pour dégager une victime d'une voiture accidentée. L'employé d'un haras aura des connaissances utiles s'il faut sauver un cheval..."À quoi servent les containers installés à la caserne mi-octobre 2023 ?"Après un terrassement en juillet 2023, quatre containers ont été posés cet automne et serviront à partir de début 2024. C'est un outil de formation à la lutte contre les incendies. Nous nous entraînerons avec nos échelles, pour du sauvetage, pour des reconnaissances...Ils ont une forme similaire à l'intérieur d'un logement et sont donc proches de la réalité. Nous pourrons les enfumer, y projeter de l'eau (puisée dans la citerne d'eaux de pluie et récupérée en cycle fermé). Ils coûtent peu cher, sont vite posés, facilement modifiables et relativement indestructibles. Ils seront à la disposition des pompiers de La Flèche et du département."Pourquoi les pompiers vont-ils défiler à La Flèche ce samedi 9 décembre ?"Nous célébrons ce jour-là la Sainte-Barbe. Un défilé aura lieu à 13h30 depuis le centre de secours vers le monument aux morts de La Flèche. Il passera par le boulevard du Québec, la rue des Plantes, la rue de Ceinture, la rue du Parc, la rue Carnot et la place de la Libération.À 14h30, un hommage aux morts au feu est prévu pour la phase protocolaire de la cérémonie, ainsi qu'une remise de décorations à certains éléments de notre centre de secours. Nous lirons aussi un message du ministre de l'Intérieur. Puis au château des Carmes, une remise de grades et de diplômes est prévue après des discours. Nous rendrons également les honneurs à deux sapeurs pompiers qui prennent leur retraite en 2023."
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