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VIDÉO. Des crevettes, escargots et sangsues, nouveaux lanceurs d’alerte en cas de pollution de l’eau dans la Loire

par Ouest France

Depuis le printemps, le service public d’eau potable Atlantic’eau s’appuie sur l’étude de leurs comportements pour expérimenter « une nouvelle méthode de biosurveillance de la qualité de l’eau brute en temps réel et en continu, indique Mickaël Derangeon, vice-président d’Atlantic’eau, en charge de la sécurité sanitaire et de recherche et Développement. C’est une approche innovante car en France, aucun autre syndicat ne communique sur ces résultats. »Détecter les micropolluantsLes trois espèces aux doux noms d’amphipode gammarus fossarum, de gastéropode radix auricularia et d’annélide erpobdella testacea ont été acclimatées à l’eau de la Loire pendant trois mois avant d’être enfermées dans une boîte, le ToxMate. À l’intérieur, trois volets de seize compartiments/aquariums contiennent chacun un organisme aquatique d’une même espèce. Sensibles aux micropolluants, elles baignent dans l’eau pompée dans la Loire en continu et maintenue à 13 °C. « On analyse la vitesse de leur déplacement, l’amplitude du mouvement. Les phases de repos ou d’activité nous renseignent sur leur présence », détaille Audrey Courtier, du service recherche et développement d’Atlantic’eau. Mais, ces organismes vivants sont-ils fiables ? « Leurs façons de se comporter, en bonne santé dans un environnement sain, sont très bien documentées. Par exemple, les crevettes sont plus sensibles aux traces métalliques et produits phytosanitaires, tandis que les gastéropodes le sont aux biocides et hydrocarbures aromatiques cycliques.» Des invertébrés sous haute surveillance Attention, petites bêtes, vous êtes filmés ! Lorsque les caméras infrarouges détectent un comportement anormal, l’eau du bain est déviée, non pas vers l’égout mais vers un flacon. « On souhaite optimiser les traitements lorsque l’on a détecté une pollution dans l’eau, poursuit Mickaël Derangeon. On veut aussi aller au-delà des bio essais à l’instant T, car on sait que la présence de centaines de molécules peut avoir des effets combinés. » Dans cette expérimentation, c’est donc l’effet cocktail des doses très faibles et non détectables qui est recherché.