Malgré les tempêtes de sable ou de poussière, le livreur Milad Mitti ne peut se payer le luxe de manquer une journée de travail. Comme l'écrasante majorité des Irakiens, il ne cache pas sa lassitude face à un phénomène ayant pris une ampleur inédite ces derniers mois : plus d'une dizaine de tempêtes depuis la mi-avril. « C'est probablement la première année que l'Irak connaît autant de tempêtes de sable », déplore Milad Mitti.Dimanche 3 juillet 2022, l'aéroport international de Bagdad a dû interrompre pendant plusieurs heures ses opérations. En cause, une visibilité fortement réduite. Le même jour, plus de 500 personnes se sont rendues dans les hôpitaux du pays pour soigner des troubles respiratoires.Un pays particulièrement vulnérableLes autorités présentent l'Irak comme l'un des cinq pays les plus vulnérables aux effets du changement climatique et à la désertification, un des facteurs les plus importants derrière la multiplication des tempêtes de sable. Durant les deux prochaines décennies, le pays devrait connaître « 272 jours de poussière » par an et en 2050, le seuil des 300 jours sera atteint, selon un responsable du ministère de l'Environnement.Parmi les mesures préconisées pour lutter contre ce phénomène, les autorités citent la création de ceintures vertes autour des villes. Mais le pays de 41 millions d'habitants souffre aussi des pénuries d'eau et de précipitations en baisse.
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