Le labo du Dr Nozman n'a rien d'un sous-sol froid et clinique. Pourtant on ne peut pas se tromper, ici travaille un scientifique. L'étagère de l'entrée croule sous des objets défiant les lois physiques, des géodes ouvertes ou des casse-têtes en tout genre. « Ici, c'est mon laboratoire, mon cabinet de curiosités, je ne sais pas trop comment l'appeler. Il y a vraiment beaucoup de choses qui s'entassent ici depuis le temps », confie Germain O'Livry de son vrai nom. MOVA globe, Cublix, mercure, gallium... « C'est tous les objets que j'aime présenter dans mes vidéos ». Au moins une fois par semaine, l'appartement se transforme en studio pour l'enregistrement d'une vidéo de dix minutes environ dans laquelle Dr Nozman explique avec des mots simples et des phrases « un peu catchy » un phénomène scientifiques à sa communauté. « Ça, tu vois par exemple, c'est du sel d'ammoniaque. C'est une des pires odeurs au monde. C'est la prochaine vidéo de la chaîne. Quand tu le sens, c'est horrible. Je ne te conseille de ne pas essayer ». « On s'impose une grande rigueur pour qu'il n'y ait pas de souci ». Dans la pièce d'à côté, la hotte de filtration chimique est au repos mais l'imprimante 3D finit une pièce pour la conception d'un moteur auto-alimenté. Un projet sur lequel travaille Germain et dont nous ne saurons rien de plus pour le moment... Ce matériel permet au Dr Nozman de réaliser de nombreuses expériences. « Il reste quelques produits qui sont compliqués à se procurer ou à stocker ici, en plein Paris. Je pense par exemple à l'azote liquide ou au feu, pour des raisons de sécurité, donc il y a quand même des limites. Après si on veut faire ce genre d'expérience, on peut toujours aller chez des collègues ou amis qui ont ces équipements ».Les sciences imposent la rigueur, Germain le sait même s'il n'a pas de diplôme dans le domaine. A chaque vidéo, l'équipe de Germain est en contact avec des spécialistes, des docteurs du domaine. « Vraiment chaque vidéo est vérifiée, validée par plein de scientifiques du domaine à chaque fois. C'est vraiment un grand, une grande rigueur qu'on s'impose pour qu'il n'y ait pas de souci ».
Six salariés à temps plein
En 2017, la chaine du Dr Nozman explose sur YouTube après une vidéo sur le hand spinner. Pour continuer sur cette lancée, Germain recrute. « On est obligé de se staffer pour trouver les bonnes personnes et améliorer le travail. Aujourd'hui, les vidéos sont illustrées avec des dessins animés, des VXF [animations], de la 3D. Moi je ne sais pas faire tout ça donc c'est important, quand on a la chance de pouvoir le faire, de se staffer pour faire grandir les concepts ».
Journalistes, monteurs, dessinateurs... Aujourd'hui, six personnes travaillent pour élaborer et réaliser les vidéos incarnées par Germain. « Une idée de vidéo, elle naît dans nos têtes à tous. Après, on essaye de faire murir la réflexion et de réfléchir au format. Ensuite, avec Julia [la journaliste], on fait un point sur la rédaction de la vidéo. Elle creuse le sujet. Elle appelle les spécialistes, solidifie le sujet. Une fois que c'est terminé, je prends ce texte. Je le tourne en studio. Ensuite, les rushes sont envoyés à Pikup ou à Jim qui s'attaquent au montage, au dérush, aux effets spéciaux puis, la vidéo est diffusée sur ce bureau là, sur YouTube ». Lorsqu'il a lancé sa chaîne en 2011, Germain ne s'attendait pas à un tel succès, même s'il a « toujours voulu que ça marche et que ça parle aux gens ». Depuis cette année là, 693 vidéos ont été publiées sur le YouTube du Dr Nozman. Le format s'exporte aussi sur d'autres plateformes comme TikTok par exemple. Germain a même créé, en décembre 2022, un compte pour présenter ses expériences... en japonais.
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