VIDÉO. Dans le Bordelais, on vendange de nuit pour garder le rosé au frais
par Ouest France - La sélection de la rédaction
À cinq heures du matin, alors qu'une vague de chaleur tardive étouffe la France en ce début septembre, il fait environ 20°C au moment où les vignes sont parcourues et secouées par la « vendangeuse », un tracteur-portique qui enjambe les rangs. « Vendanger la nuit, c'est pour la qualité du raisin, pour la fraîcheur et les arômes », explique son conducteur, Loïc Malherbe, debout depuis 2 H. « Ce n'est pas désagréable, c'est un autre rythme de vie. C'est mieux pour la machine et mieux pour l'homme aussi. »Mieux, aussi, pour la facture énergétique dans un vignoble bordelais en crise, souligne Kees Van Leeuwen, professeur de viticulture à Bordeaux Sciences Agro. Cela permet en effet d'éviter les coûts de refroidissement des grappes. « Si on vendange la nuit, la température des grappes est plus basse, surtout dans des journées très chaudes comme cette semaine. Il y a un énorme avantage dans l'utilisation de l'énergie », fait-il valoir. « Ça fait quinze ans qu'on vendange les blancs et les rosés la nuit, et peut-être qu'un jour on fera aussi les rouges », observe Stéphane Héraud, exploitant et président de la coopérative des Vignerons de Tutiac. « Si on vendangeait de jour, on aurait des vins plus oxydés, donc en terme de goût, ce serait beaucoup moins joli. »« Pour faire des bons rosés, des rosés clairs comme le demande le consommateur, la couleur est un critère », rappelle Paul Oui, œnologue en chef de Tutiac. « Il faut limiter la migration de la couleur de la peau dans le jus et pour ça, plus on ramasse les raisins tôt et frais, plus on arrive à limiter ».La pratique de la vendange nocturne était déjà courante dans des pays chauds, comme l'Australie ou la Californie, mais elle tend à se répandre aussi dans le Bordelais. Les vendanges deviennent de plus en plus précoces et donc soumises aux fortes chaleurs.
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