VIDÉO. Dans ce département français, la guerre de l'eau a déjà commencé
par Ouest France - La sélection de la rédaction
D'après certaines estimations, il y a plus de 100 000 retenues d'eau en France. Aujourd’hui, les plus grandes d'entres elles font souvent l’objet d’un face-à-face tendu : d’un côté, des agriculteurs qui estiment que ces réserves sont indispensables pour l'irrigation, notamment pour continuer à arroser malgré les arrêtés de restriction d'eau ; de l'autre, des défenseurs de l’environnement pour qui il est urgent de préserver et partager cette ressource vitale.Voir aussi : Emma Haziza : « Ces méga-bassines sont un non-sens »Dans les Deux-Sèvres, la situation est particulièrement explosive. Une « retenue de substitution » géante, plus de 12 hectares de superficie (environ 15 terrains de football) et 400 000 m3 d'eau, a été mise en service l'année dernière, et 15 autres doivent être construites. L'association « Bassines Non Merci ! » est vent debout contre le projet qui va, selon elle, mettre en péril les agriculteurs non-raccordés et les écosystèmes alentours. En particulier le marais poitevin situé en aval. Dans ce dossier, ce sont deux analyses de la situation qui s'opposent. Les promoteurs du projet expliquent qu'il s'agit de pomper l'eau en "surabondance" dans le sous-sol l'hiver pour la stocker jusqu'à l'été quand l'eau vient à manquer et que les cultures alentours en ont besoin. Ils précisent que cela n'aurait aucun impact sur les milieux naturels car c'est une eau qui serait partie à la mer qui est retenue. De l'autre, des associations de défense de l'environnement, ainsi que plusieurs hydrologues, avancent que le pompage va assécher les nappes et inévitablement porter atteintes aux écosystèmes alentours ainsi qu'aux agriculteurs et agricultrices non-raccordés. D'autant plus que l'on connait des hivers particulièrement secs depuis quelques années et que la situation des nappes (donnée par le BRGM) est déjà alarmante. La question de l'évaporation est aussi l’objet d’un désaccord profond. Les partisans des bassines assurent que que le taux d'évaporation des retenues ne dépasse pas 5%, alors que opposants avancent une évaporation comprise 20 à 40% de l’eau lorsqu'elle est stockée en surface. Et même de 60% lors d'événements caniculaires. Malgré les arrêtés préfectoraux qui interdisent tout rassemblement, des milliers de manifestants venus de toute la France et même de l’étranger sont attendus dans les Deux-Sèvres demain samedi pour demander l’arrêt des travaux.
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