VIDÉO. Crise énergétique : dans cette usine de yaourts, si le gaz est coupé, tout s'arrête
par Ouest France - La sélection de la rédaction
Remplis de lait de vache venant de tout le nord de la France, des camions-citernes sont rangés en file devant l'usine de yaourts Eurial, à Jouy dans l'Yonne, l'une des plus importantes de France. Après de minutieux contrôles de qualité, effectués dans chaque camion-citerne à l'arrivée, le précieux liquide blanc est transféré dans d'immenses cuves d'acier verticales. Immédiatement pasteurisé par chauffage, le lait sera ensuite prêt à être transformé en yaourt ou autre produit lacté, avant de rejoindre sans délai les linéaires des supermarchés.Patrick Falconnier, le directeur-général d'Eurial Ultrafrais, filiale de la coopérative Agrial, confie ses inquiétudes alors que l'industrie européenne craint un arrêt total des livraisons de gaz russe dans les prochains mois : « On nous annonce la possibilité d'avoir des coupures de gaz à certaines périodes de l'hiver, et pour nous c'est très grave ». Dans cette usine, qui emploie 461 personnes et va fêter ses 100 ans le 30 septembre, un arrêt d'activité par manque d'énergie, « c'est du jamais vu ». S'il est impossible de le pasteuriser par manque de gaz, « on ne pourra plus réceptionner le lait, cela veut dire qu'on arrête de le collecter, et c'est dramatique pour nos producteurs, car on va jeter le lait », s'inquiète Patrick Falconnier. La conséquence de coupures pourrait être une pénurie dans les supermarchés, livrés en flux tendu : « On fabrique des produits qui ont une durée de vie moyenne de 30 jours. Et on fabrique pour vendre le lendemain. Quand j'arrête une usine, j'arrête de produire, et j'arrête de vendre, donc je ne peux plus alimenter mes clients ».« Plus de gaz », c'est « plus de yaourt » : un drame du quotidien dans le pays qui tient la deuxième place mondiale des mangeurs de yaourts, derrière les Pays-Bas.
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