VIDÉO. Crise des hôpitaux : partout en France, les urgences sous tension cet été
par Ouest France - La sélection de la rédaction
En France, deux tiers des centres hospitaliers n’arrivent plus à fonctionner correctement. Éreintés par deux années de Covid-19 et confrontés à un manque de personnel, plus d’une centaine d’hôpitaux sont contraints de fermer ou réguler leur service d’urgences, notamment la nuit. C’est le cas du centre hospitalier de Laval, dans le département de la Mayenne.« On ne parvient plus à boucler les plannings » Caroline Brémaud est cheffe des urgences de l’hôpital de Laval. Nous l’avons suivie dans son activité professionnelle au cours d’une nuit sans régulation, c’est-à-dire sans fermeture du service des urgences. Cette nuit, Caroline Brémaud prend en charge la fonction de médecin Smur, le Service mobile d'urgence et de réanimation. Composé d'une équipe médicale, d'un véhicule et de matériel médical, il est chargé d'intervenir en extérieur à la demande du Samu. « Il nous manque deux tiers des effectifs médicaux, se désole la cheffe des urgences. On est obligé de faire régulièrement des heures supplémentaires et par conséquent, on a besoin d’avoir nos périodes de congés. Mais même en dehors de ces périodes, on ne parvient plus à boucler les plannings. »La pandémie mondiale de Covid-19 n’a fait qu’aggraver l’épuisement des soignants et la dégradation de leurs conditions de travail. « À un moment donné, quand on n’a plus le cœur à faire son métier, on part, poursuit Caroline Brémaud. C’est pourquoi de plus en plus de médecins et paramédicaux quittent l’hôpital public, partout en France. » Le Covid-19 à la hausse, la canicule en plus « C’est une situation que nous connaissons depuis plus d’un an », reconnaît Sébastien Tréguenard, le directeur du centre hospitalier de Laval, qui évoque « des difficultés de recrutement de professionnels médicaux ». Un « problème national », insiste-t-il. Car cet été, la pénurie de moyens humains prend une tournure inquiétante, alors que le nombre de cas de Covid-19 explose et que les épisodes caniculaires s’enchaînent.Face à ces multiples risques, les trois services d'urgences de la Mayenne, dans les hôpitaux de Laval, Château-Gontier et Nord-Mayenne, s’organisent en concertation. « Nous avons été conduits à organiser un accueil régulé des patients sur les périodes nocturnes », détaille Sébastien Tréguenard. En cas d’urgence relative, le patient pourra être « réorienté vers un autre centre hospitalier dont les urgences sont ouvertes ». Ainsi, pour cet été, l’hôpital de Laval prévoit six nuits régulées pour juillet et « un peu plus d’une dizaine » en août. Mais Sébastien Tréguenard le martèle : en nuit régulée comme en journée, il faut d’abord systématiquement appeler le 15 ou le 116-117 afin de savoir s’il est opportun, ou non, de se rendre aux urgences.
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